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Une technologie révolutionnaire transforme les déchets plastiques en composants pour batteries électriques

La pollution plastique ne cesse d’augmenter d’année en année et le recyclage ne représente qu’une part minime du volume total. Un rapport de l’OCDE paru en février 2022 indique que nos sociétés engendrent aujourd’hui deux fois plus de déchets plastiques qu’il y a vingt ans. Sur les 353 millions de tonnes de plastiques produits en 2019, à peine 9 % ont été recyclés. Pour ne rien arranger, certains plastiques très abondants offrent des possibilités de recyclage mécanique et chimique limitées et coûteuses. C’est le cas notamment du polyéthylène téréphtalate (PET) qui sert à la fabrication d’une multitude d’objets du quotidien tels que les bouteilles. C’est en cela que l’annonce faite par une équipe de l’Agency for Science, Technology and Research (A*STAR) de Singapour ouvre des perspectives prometteuses.

Ces chercheurs sont parvenus à mettre au point un électrolyte solide pour batterie lithium-ion à partir de PET provenant de bouteilles en plastiques usagées. Ils affirment être les premiers à avoir conçu un prototype fonctionnel. C’est ce que l’on appelle un surcyclage (en anglais upcycling), qui permet de réutiliser les matériaux en leur donnant une utilité ou une valeur supérieure à celle qu’ils avaient initialement. Dans le cas présent, l’équipe de l’A*STAR s’est intéressée au polyéthylène téréphtalate en raison des propriétés mécaniques et des liaisons chimiques faciles à modifier pour créer de nouveaux polymères. « Les plastiques PET offrent un grand potentiel pour le recyclage en raison de leur infrastructure de collecte des déchets bien établie et de leurs flux de déchets relativement simples », argumentent les chercheurs.

Les électrolytes solides sont l’une des prochaines grandes évolutions attendues sur les batteries lithium. Comparés aux électrolytes liquides actuels, ils offrent de nombreux avantages en termes de risques de fuite, de surchauffe, de déformation et d’incendie en cas de choc. Au cours de leur expérimentation, les chercheurs de l’A*STAR ont évalué les performances d’un électrolyte polymère PET solide et sous forme de gel. Dans ce dernier cas de figure, la conductivité à température ambiante s’est avérée équivalente à celle de batteries lithium-ion du commerce contenant des électrolytes liquides. Un prototype de batterie à électrolyte PET a supporté 150 cycles de charge/décharge. On est encore loin d’un produit viable pour un usage courant intensif, mais il s’agit tout de même d’une avancée porteuse d’un réel potentiel.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Phys.org

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