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Une technique révolutionnaire pour isoler les ventricules du coeur

Des chercheurs américains, italiens et irlandais ont conçu et développé un système mini-invasif par cathéter capable de déposer un patch et une colle chirurgicale pour obstruer une communication anormale - un "trou" - entre deux ventricules cardiaques. Réparer un orifice faisant communiquer de façon anormale deux ventricules ou deux oreillettes (malformations cardiaques les plus fréquentes chez un jeune patient) nécessite de recourir à une circulation extracorporelle, en d’autres termes, un dispositif qui, en dérivant la circulation sanguine en dehors du corps, court-circuite le cœur et les poumons. Une intervention chirurgicale à cœur ouvert est nécessaire, sans compter l’utilisation d’instruments métalliques qui peuvent éroder les parois cardiaques.

Le dispositif médical, particulièrement ingénieux développé par des chercheurs de l’Université Harvard (Cambridge, Massachusetts, États-Unis), de l’Institut Wyss (Boston), et leurs collègues italiens et irlandais, permet d'obstruer l’orifice anormal (les spécialistes utilisent le terme de "défect", dérivé de l’anglais) en appliquant un patch élastique biodégradable et un adhésif activable par la lumière, en l’occurrence des rayons ultraviolets.

Le système est composé de deux ballons, gonflables et dégonflables. Le premier permet d’appliquer sur les contours de l’orifice un patch, tandis que le second exerce une contrepression permettant son ancrage solide. Un adhésif est fixé sur la base du premier ballon. Une fois le système en place de part et d’autre de l’orifice à réparer, cette colle est activée par des ultraviolets provenant d’une fibre optique. La forme conique du premier ballon, une fois gonflé, permet de diffuser de façon uniforme le rayonnement UV sur toute la surface de défect circulaire.

Ce cathéter mini-invasif, muni de ballons et d’une source de lumière, a été testé avec succès sur le cœur battant de trois porcs. Chez les trois porcs opérés, aucune complication au cours de la procédure, ni d’hémorragie excessive ou de trouble de rythme, n’a été observée, précisent Conor Walsh et ses collègues. Dans un cas, la paroi ventriculaire droite a été artificiellement perforée et ensuite réparée chez un animal.

Cette approche est révolutionnaire dans la mesure où elle permettrait de réparer des orifices anormaux situés dans des organes profonds, sans utiliser d’instruments métalliques, mais aussi sans avoir à implanter à demeure du matériel chirurgical étranger (sutures, prothèse). Par ailleurs, le déroulement de l'intégralité de la procédure peut être contrôlé par échographie cardiaque 3D, ou sous le contrôle de la vue par endoscopie en cas de hernie abdominale ou de perforation d’ulcère digestif.

Enfin, le cathéter ne reste à l’intérieur du corps que moins de 5 minutes. Aucune complication à long terme n’a été notée chez des rongeurs sur lesquels cette procédure a également été expérimentée, les chercheurs rapportant un taux de survie de 100 %.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

STM

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