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Stimuler la création de nouveaux neurones et prévenir la maladie d’Alzheimer

Une analyse post-mortem de cerveaux de personnes âgées révèle la présence de neurones nouvellement formés au niveau de l’hippocampe, le siège de la mémoire. Ces nouveaux neurones sont cependant absents chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ce qui suggère qu’un déficit de neurogenèse (la formation des neurones) pourrait contribuer au développement de cette maladie.

Les études réalisées chez des modèles animaux indiquent que de nouveaux neurones sont continuellement générés au niveau de l’hippocampe. En particulier dans la région du gyrus denté, cette neurogenèse jouerait un rôle capital dans les fonctions d’apprentissage et de mémoire. Chez les humains, l’existence de ce processus de neurogenèse demeure controversée.

Certaines études ont rapporté que des centaines de nouveaux neurones sont ajoutés chaque jour dans le gyrus denté, tandis que d’autres études concluent plutôt que la formation des neurones décline abruptement dès la première année de vie et devient négligeable par la suite. Les facteurs responsables de ces résultats contradictoires demeurent mal compris. Mais certains experts pensent qu’ils pourraient être causés par des différences dans la qualité des échantillons de cerveaux humains utilisés pour les analyses.

Pour résoudre ce problème, une équipe de chercheurs espagnols a développé une approche rigoureuse qui minimise les délais entre le décès des donneurs et le prélèvement des échantillons. Réduisant ainsi au minimum les dommages causés aux tissus prélevés lors de leur préparation pour l’analyse.

Les chercheurs ont utilisé cette procédure pour examiner dans un premier temps les échantillons de cerveaux de 13 donneurs âgés de 43 à 87 ans. Ils étaient décédés de maladies autres que les démences (cancer et maladies cardiovasculaires, par exemple). En utilisant comme marqueur une protéine connue pour être exprimée seulement dans les neurones nouvellement formés (la doublecortine), ils ont pu visualiser la présence de plusieurs milliers de nouveaux neurones au niveau du gyrus denté des cerveaux examinés. Il semble donc que la neurogenèse représente un processus très dynamique, toujours actif même dans la neuvième décennie de vie.

Puisque l’hippocampe est l’une des régions du cerveau qui est la plus gravement affectée par la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont voulu par la suite déterminer si cette maladie était associée à une altération du processus de neurogenèse. Ce qui semble effectivement être le cas. En utilisant des échantillons prélevés chez des personnes âgées de 52 à 97 ans qui sont décédées à différents stades de cette maladie, ils ont observé une baisse marquée de nouveaux neurones au niveau du gyrus denté. Cette diminution est observée dès les premiers stades de la maladie, avant même l’apparition des plaques séniles. Ce qui suggère qu’un défaut de neurogenèse pourrait expliquer la phase prodromique de la maladie d’Alzheimer (symptômes avant-coureurs bénins comme de légères pertes de mémoire) qui survient parfois plusieurs années avant le diagnostic clinique.

Dans l’ensemble, ces observations suggèrent que la formation de nouveaux neurones au niveau de l’hippocampe représente un processus qui demeure actif tout au long de notre vie. La réduction marquée de cette neurogenèse chez les personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer, même à un stade précoce, suggère donc que l’identification de facteurs pouvant influencer positivement la formation de nouveaux neurones représente une nouvelle stratégie pour prévenir, ou à tout le moins ralentir, la progression de cette maladie qui demeure incurable.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Presse Santé

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