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Se chauffer au bois ou au charbon augmenterait le risque de cancer du poumon

Selon les données 2004 de l'OMS, la pollution de l'air intérieur due aux combustibles solides, à laquelle sont exposés 3 milliards de sujets de par le monde, est responsable de 1,6 million de décès par an. Elle est associée en effet à de nombreux effets sanitaires nocifs, dont le cancer du poumon, et pèse lourd en terme d'années de vie perdues pour cause d'incapacité et décès. Le type de combustible solide utilisé pour se chauffer ou cuisiner varie selon les régions, le charbon, par exemple, étant surtout employé en Chine et le bois dans les pays occidentaux. Cependant, le Centre international de recherche sur le cancer a récemment reconnu que les émissions intérieures dues à la combustion domestique de charbon comme du bois étaient cancérogènes pour l'homme.

Afin de préciser l'association entre cancer du poumon et utilisation des combustibles solides, des équipes internationales de chercheurs de l'International Lung Cancer Consortium (ILCCO) ont effectué l'analyse poolée de sept études épidémiologiques de l'ILCCO, de type cas-témoins. Parmi ces études, trois provenaient d'Amérique du Nord (deux des États-Unis, une du Canada), trois d'Asie (deux de Chine, une de Singapour) et une d'Europe centrale et orientale ; quatre ont été menées en population générale, deux en milieu hospitalier, une à la fois en population générale et en milieu hospitalier, et cas et témoins ont été, dans toutes les études, appariés au moins pour l'âge et le sexe.

Les 11 640 sujets (5 105 cas et 6 535 témoins) inclus dans cette étude avaient été soumis à des questionnaires concernant les combustibles utilisés pour se chauffer et cuisiner. Ils ont été classés comme utilisant préférentiellement des combustibles solides (charbon, bois : 3 557 cas et 3 803 témoins) ou comme non utilisateurs de combustibles solides, recourant par exemple au fioul, gaz, électricité (1 548 cas et 2 732 témoins).

Parmi les utilisateurs de combustibles solides, 3 888 sujets employaient de façon prédominante le charbon, 2 252 le bois (non renseigné pour les autres). Les combustibles non solides produisant substantiellement moins de fumée et étant associés à moins d'effets indésirables sur la santé, les utilisateurs de ces derniers ont été considérés comme sujets non exposés.

Après ajustements (notamment sur l'âge, le sexe, le niveau d'éducation, l'ethnie, le tabagisme, le centre d'étude), une association a été retrouvée entre utilisation, à titre de combustible domestique, du charbon et du bois et risque accru de cancer du poumon.

En comparaison des sujets non exposés :

- l'odds ratio, OR, pour le risque de cancer du poumon associé à l'utilisation prédominante du charbon était de 1,64 (IC à 95 % 1,49-1,81), plus élevé en Asie (4,93 ; 3,73-6,52) ;- l'OR pour le risque de cancer du poumon associé à l'utilisation prédominante du bois dans les pays d'Amérique du Nord et d'Europe était de 1,21 (1,06-1,38).

Les associations persistaient après stratification selon les caractéristiques démographiques. Les résultats, notamment, se sont avérés semblables chez les femmes non fumeuses, population d'intérêt particulier parce qu'à forte probabilité d'exposition (elles cuisinent et effectuent les travaux domestiques...) et parce que le risque de confusion résiduelle à cause du tabagisme, entachant les résultats les intéressant, serait vraisemblablement minimal.

Cette analyse poolée, portant sur plus de 11 600 sujets de trois continents confirme l'association entre utilisation du charbon pour se chauffer et cuisiner et risque de cancer du poumon et plaide, en outre, pour un risque également accru de cancer du poumon chez les sujets utilisant le bois comme combustible domestique.

JIM

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