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Les scientifiques identifient un mécanisme qui cause l'apparition du syndrome du côlon irritable

Des chercheurs de la prestigieuse Université Catholique de Leuven, en Belgique, ont identifié le mécanisme biologique qui explique pourquoi certaines personnes ressentent des douleurs abdominales lorsqu'elles mangent certains aliments. Cette découverte ouvre la voie à un traitement plus efficace du syndrome du côlon irritable, un syndrome qui concerne 5 % de la population française et touche deux fois plus les femmes que les hommes.

Chez certains patients, les régimes sans gluten apportent un certain soulagement mais la raison pour laquelle cela fonctionne demeure un mystère. « Très souvent, ces patients ne sont pas pris au sérieux par les médecins et l'absence de réponse allergique est utilisée comme un argument selon lequel tout est dans l'esprit et qu'ils n'ont pas de problème avec leur physiologie intestinale », explique le professeur Guy Boeckxstaens, gastro-entérologue à la KU Leuven et auteur principal de la nouvelle recherche. Avant de poursuivre : « Avec ces nouvelles connaissances, nous fournissons des preuves supplémentaires que nous avons affaire à une vraie maladie ».

Ces études cliniques révèlent l’existence d’un mécanisme qui relie certains aliments à l'activation des cellules qui libèrent de l'histamine à la douleur et à l'inconfort. Par le passé, de précédentes recherches avaient mis en avant que le blocage de l'histamine, une composante importante du système immunitaire, avait permis une amélioration de la condition des personnes atteintes du syndrome du côlon irritable. Lors de cette étude, l’équipe médicale a voulu savoir pourquoi le système immunitaire se mettait à ne plus tolérer certains aliments. Souvent, les patients notent une apparition des symptômes après une infection gastro-intestinale ; les chercheurs ont donc commencé avec l'idée qu'une infection, alors qu'un aliment particulier est présent dans l'intestin, pourrait sensibiliser le système immunitaire à cet aliment.

Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont infecté des souris avec une punaise gastrique et les ont nourries d'ovalbumine, une protéine trouvée dans le blanc d'œuf. Une fois l'infection éliminée, les souris ont de nouveau reçu de l'ovalbumine afin de voir si leur système immunitaire y était sensibilisé. Ainsi, les chercheurs ont constaté que l'ovalbumine a provoqué l'activation des mastocytes, la libération d'histamine et l'intolérance digestive avec une augmentation des douleurs abdominales.

Les chercheurs ont ensuite vérifié si les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable réagissaient de la même manière. Lorsque des antigènes alimentaires associés au SCI (gluten, blé, soja et lait de vache) ont été injectés dans la paroi intestinale de 12 patients, ils ont produit des réactions immunitaires localisées similaires à celles observées chez les souris. Aucune réaction n'a été observée chez des volontaires sains.

« C'est une preuve supplémentaire que le mécanisme a une pertinence clinique. Mais connaître le mécanisme qui conduit à l'activation des mastocytes est crucial et mènera à de nouvelles thérapies pour ces patients », a déclaré le professeur Boeckxstaens. D’autres études réalisées sur un panel plus large de participants doivent encore confirmer ces résultats.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

KU Leuven

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