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Schizophrénie : mieux prédire l’efficacité des traitements

La schizophrénie reste un trouble déroutant qui touche 600.000 personnes en France et les chercheurs tentent de comprendre pourquoi certains malades répondent moins bien que d’autres aux traitements.

L'équipe du Professeur Nicolas Glaichenhaus, immunologiste à l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire à Nice (Inserm, CNRS), travaille sur les liens entre la schizophrénie et le système immunitaire. Son projet de recherche a été récompensé récemment par une bourse de 300.000 euros remise à l’occasion de la cinquième édition du prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales.

Le chercheur et son équipe travaillent à la mise au point d’un algorithme, un programme informatique qui, à partir des résultats d’analyses de sang de patients schizophrènes, pourrait prédire l’efficacité des antipsychotiques qui leur sont prescrits. En effet, il existe un lien entre certaines maladies psychiatriques et les cytokines - messagers moléculaires permettant la mobilisation des cellules du système immunitaire lors de l’attaque par un pathogène. De nouvelles études ont révélé que des dysfonctionnements de la réponse immunitaire et inflammatoire pourraient participer au développement de troubles psychotiques.

"Cette corrélation entre maladies psychiatriques et système immunitaire a été retrouvée dans plusieurs études", ajoute Nicolas Glaichenhaus. "L’une d’elles a montré que l’administration de cytokines à des patients atteints de cancer donnait des résultats spectaculaires. Mais certains ont développé une dépression, d’autres ont été sujets à des hallucinations". Des travaux menés chez la souris ont confirmé ce lien en montrant que les rongeurs à qui l’on administre des cytokines adoptent des comportements proches de ceux d’une personne déprimée : diminution des interactions sociales, prostration, capacité d’exploration affaiblie…

Pour Nicolas Glaichenhaus, la concentration de cytokines dans le sang pourrait permettre de prédire l’efficacité d’un traitement. "Un tiers des patients schizophrènes répond bien aux antipsychotiques, un tiers réagit partiellement et un tiers ne répond pas du tout", explique le Professeur Marion Leboyer, responsable du pôle psychiatrie du groupe hospitalier Henri-Mondor à Créteil (AP-HP).

Nicolas Glaichenhaus a obtenu de premiers résultats qu’il juge « encourageants ». « Nous avons trouvé qu’il existe un lien entre la présence en grande quantité d’une cytokine particulière et le fait que les patients aient des délires », rapporte Nicolas Glaichenhaus. Les volontaires ont ensuite été répartis en deux groupes : ceux chez qui le traitement a fait effet et ceux qui n’y ont pas réagi. Ces données ont permis de générer un premier algorithme qui permet de prédire avec 75 % de fiabilité si un patient sera réactif ou non à un traitement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Sciences et Avenir

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