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Le réchauffement climatique pourrait être le double de ce qui est attendu

Les mises en garde et les déclarations alarmistes des experts réunis cette semaine à la conférence internationale sur le climat d'Exeter se sont trouvées confortées par les résultats d'une nouvelle étude publiée dans la revue britannique Nature. Selon cette étude, le réchauffement climatique, en cas de doublement des gaz à effet de serre, pourrait être deux fois plus important que prévu jusqu'à présent, pouvant atteindre plus de 11 degrés C et non 5,8. L'équipe du Pr David Stainforth, de l'université d'Oxford, estime en s'appuyant sur plus de 2.000 modélisations que les températures moyennes pourraient augmenter de 1,9 à 11,5 degrés C si le taux de gaz carbonique double, alors que les estimations officielles actuelles vont de 1,4 à 5,8 degrés. La plupart des modèles de l'étude, notent ses auteurs, fixent l'augmentation à environ 3,4 degrés, peu l'estimant à moins de 2 degrés et 4,8 % à plus de 8 degrés.

Les chercheurs ont basé leurs résultats sur le projet climateprediction.net dans lequel ils avaient confié à des dizaines de milliers de personnes des données pour effectuer des simulations sur leurs ordinateurs personnels. Chaque participant, écolier, scientifique... a rendu son propre modèle, suivant les différents paramètres qui lui avaient été fournis. Seuls ont été gardés les modèles des personnes dont l'ordinateur avait simulé de manière réaliste le climat dans le passé. Cette étude, soulignent ses auteurs, s'appuie sur les premiers résultats reçus - plus de 2.000 -, mais le projet se poursuit avec les simulations encore en cours. "Ces résultats représentent une étape critique pour une meilleure compréhension des réponses potentielles à apporter à l'élévation des niveaux de gaz à effet de serre", notent les chercheurs.

La température terrestre pourrait franchir d'ici une vingtaine d'années un seuil critique au-delà duquel de dangereux bouleversements climatiques sont à craindre, met en garde l'organisation de défense de l'environnement WWF. "Si rien n'est fait, la Terre va dépasser de 2° Celsius les niveaux pré-industriels à une date comprise entre 2026 et 2060", estime le WWF dans un rapport commandé à Mark New, climatologue à l'université d'Oxford, en Grande-Bretagne.

De nombreux animaux arctiques, dont les ours polaires et certains types de phoques pourraient disparaître au cours des vingt prochaines années en raison des effets du réchauffement climatique de la planète, a annoncé dimanche le World wild fund for nature (WWF). Certains modes de vie traditionnels des peuples indigènes de l'Arctique seraient également menacés si le monde "n'adopte pas des mesures drastiques pour atténuer le changement climatique", estime le WWF. "Si nous n'agissons pas immédiatement l'Arctique va rapidement devenir méconnaissable", a affirmé Tonje Folkestad, spécialiste du changement climatique au WWF. "Les ours polaires feront partie de l'Histoire, et nos petits-enfants n'en entendront parler que dans les livres."

Aux alentours de 2026, la terre pourrait connaître des températures en moyenne supérieures de 2 degrés (Celcius) par rapport à ce qu'elles étaient en 1750, selon une étude commandée par le WWF pour la conférence sur le changement climatique qui a eu lieu du 1er au 3 février à Exeter en Angleterre. La zone recouverte par la banquise d'été dans l'Arctique réduit déjà de 9,2 % par décennie et "disparaîtra entièrement d'ici la fin de ce siècle" à moins que la situation ne change, a souligné le WWF. Cela menace l'existence des ours polaires et des phoques qui vivent sur la banquise, et en conséquence prive les communautés indigènes d'une de leurs ressources alimentaires principales.

Les zones boisées s'étendront plus au nord où il fait plus chaud, ce qui déplace l'habitat d'oiseaux comme les corbeaux, les bruants des neiges, les faucons, les plongeons arctiques, les bécasseaux et les hirondelles des mers. Des recherches publiées en novembre 2004 par le Conseil de l'Arctique, comprenant le Canada, le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Russie, la Suède et les Etats-Unis, montraient que la masse moyenne de la banquise dans l'Arctique a réduit de 8 % en 30 ans. Les Etats-Unis sont le seul pays de la région arctique à ne pas avoir signé le protocole de Kyoto. La Russie a quant à elle ratifié l'accord proposé par les Nations unies pour lutter contre le réchauffement de la planète en novembre 2004.

Oxford

Nature

BBC

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