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Quatre-vingt-trois technologies-clés pour 2015

Quelles sont les "technologies-clés" qui permettraient d'assurer un avantage compétitif à la France dans le monde à l'horizon 2010-2015 ? C'est à cette question capitale que tente de répondre la troisième édition de l'étude prospective « Technologies clés 2010 » que vient de présenter François Loos, le ministre délégué à l'Industrie.

Cette étude identifie au total 83 technologies, dans huit grands secteurs : technologies de l'information, technologies du vivant, nouveaux procédés de production, matériaux et chimie, bâtiment, énergie, transports et bien sûr environnement. Nombre de ces technologies sont connues mais "ont insuffisamment progressé ces dernières années", comme les pompes à chaleur, les moteurs à pistons ou les "turbomachines", qui ont pourtant un fort potentiel d'évolution, relèvent les auteurs.

On remarque que les TIC représentent 17 de ces 83 technologies, ce qui en fait désormais le secteur le plus porteur. Il est vrai qu'elles contribuent pour 40 % à la croissance de la productivité en Europe. Une technologie est considérée clé quand « elle permet d'agir structurellement sur la compétitivité et l'attractivité des activités en France ». Par conséquent, les choix ont été effectués avec des critères purement techniques, mais aussi d'autres plus économiques ou stratégiques.

Il apparaît d'autre part qu'un nombre croissant de pays, y compris "émergents", maîtrisent des "briques" technologiques comme les composants électroniques ou les écrans plats et sont même parfois des leaders mondiaux dans ces secteurs. "Dans un tel contexte, les pays occidentaux, et la France en particulier, ne peuvent rester compétitifs qu'à la condition de mettre en avant leur maîtrise des systèmes complexes."

Les technologies clés identifiées comme les plus importantes pour 2010 s'inscrivent dans un contexte marqué par un grand nombre de défis. Ces technologies sont des réponses à ces enjeux qui structureront le monde de demain. Les défis retenus dans cette étude sont au nombre de 8 :

- les problèmes de sécurité liés au contexte géopolitique ;

- le changement climatique ;

- la ressource en eau ;

- les défis énergétiques (production et maîtrise de la consommation) ;

- la disponibilité des matières premières ;

- le vieillissement démographique ;

- l'emploi et la compétitivité économique.

Le rapport insiste pour la première fois sur ces systèmes complexes, qui peuvent inclure des technologies développées ailleurs qu'en France. Il cite ainsi le développement du réacteur nucléaire de troisième génération EPR, d'un TGV silencieux à 350 km/h, d'un avion plus économe et silencieux, de véhicules automatisés, d'un système routier "intelligent", d'un réseau de données très haut débit mobile à bas coût, d'une "usine à logiciels" (production de "composants logiciels" réutilisables dans divers programmes informatiques), de technologies d'authentification pour lutter contre les contrefaçons, etc.

Dans le secteur énergie et environnement, il suggère de développer les systèmes photovoltaïques et éoliens à stockage d'électricité intégré, les carburants de synthèse ou une centrale à charbon avec capture et stockage du gaz carbonique.

Pour les technologies du vivant, à côté des thérapies cellulaires et géniques, il propose le développement de nouvelles générations de vaccins par génie génétique pour lutter contre le sida, la malaria, la tuberculose et même les cancers.

Les systèmes de gestion des "microénergies" utilisés dans les téléphones mobiles, ordinateurs portables, lecteurs MP3, appareils photos, etc. représentant également des marchés considérables, de même que les nouveaux instruments de stockage des données informatiques et les systèmes d'activation par fréquence radio (RFID) comme certains badges d'accès.

Le marché mondial de la "mémoire volatile" de type DRam, utilisée dans les ordinateurs, est estimé à plus de 30 milliards de dollars. Celui de la RFID pourrait atteindre quatre milliards de dollars en 2008. Celui de la sécurité des systèmes d'information (50 milliards de dollars) croît de 15 % par an.

Quant à la recherche et développement dans le domaine des logiciels pour les systèmes embarqués, elle devrait exploser dans les prochaines années et atteindre 132 milliards d'euros dans le monde en 2015, dans les secteurs de l'aéronautique, de l'automobile, des automatismes industriels, des équipements de santé, des télécommunications et de l'électronique grand public.

Le rapport insiste sur le développement des "nano-objets" (particules, fibres ou tubes), secteur émergent dont le domaine d'application va de l'industrie pharmaceutique aux travaux publics, et sur la biotechnologie appliquée à la production de produits chimiques et d'énergie.

Pour le bâtiment, il cite les matériaux composites à base de matériaux recyclés et de biomasse pour la construction et l'intégration des énergies renouvelables.

Le rapport ne retient pas, en revanche, des technologies "sensibles" parce que directement liées à la défense nationale, comme les piles à combustible pour sous-marins, les missiles ou certains matériaux résistant à de très hautes températures. Autre limite de cette étude : elle ne retient pas des technologies pour lesquelles l'horizon 2010 paraît trop court, comme le nucléaire de quatrième génération, les nanorobots médicaux injectables où les ordinateurs "quantiques". A quand une étude sur les "Technologies clés 2020"?

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