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Des puces récalcitrantes qui pourraient couper l'électricité

Le passage à l'an 2000 risque de mettre à mal les systèmes embarqués. Présentes dans de très nombreux domaines, les puces dites embarquées font fonctionner quantité de dispositifs : depuis les plus courants (four à micro-ondes, magnétoscope, automobile) jusqu'aux plus complexes, tels les réseaux de télécommunications, les centrales électriques, le matériel médical, les systèmes d'armes et les gigantesques usines de microprocesseurs. D'après les estimations du Conseil présidentiel sur le passage à l'an 2000, il y aurait pas moins de 5 milliards de puces embarquées aux Etats-Unis. Or il suffirait que 2 % d'entre elles cessent de fonctionner le 1er janvier 2000 pour que 100 millions de processeurs soient paralysés. Les systèmes embarqués se composent généralement d'un microprocesseur couplé à des composants mémoire. La partie logicielle qui contrôle ce type de systèmes étant écrite en langage de bas niveau, elle est particulièrement difficile à examiner. Dans la plupart des cas, c'est toute la puce qu'il faut remplacer car il n'existe aucun moyen de corriger le logiciel du microprocesseur. La plupart des systèmes embarqués qui assurent le fonctionnement des ascenseurs, des feux de signalisation ou de certains appareils domestiques ne risquent pas de provoquer de dégâts durables. En revanche, "dans les hôpitaux ou les centrales électriques, les conséquences pourraient être bien plus graves", explique Jim Turley, ingénieur informaticien chez MicroDesign Resources. Outre la difficulté de localiser ces circuits, il faut aussi tenir compte des fréquentes interconnections entre différents systèmes embarqués. Dans cette optique, le problème prend des proportions inouïes. "On trouve des systèmes embarqués dans les câbles téléphoniques transatlantiques posés au fond de l'océan ou encore dans les plates-formes pétrolières, à des centaines de mètres de profondeur ; d'autres équipent les satellites", explique Capers Jones, responsable scientifique chez Artemis Management Systems et expert de renommée internationale sur la question du bogue de l' an 2000. Enfin, les industriels sont confrontés à un autre problème grave : en modifiant la partie logicielle de leurs systèmes embarqués, ils risquent d'introduire de nouveaux bogues, si bien qu'ils devront procéder encore à de rigoureuses séances de tests. Or, dans ce secteur, les secrets de fabrication sont jalousement gardés, d'où la difficulté d'échanger les informations.

(courrier international) http://www.courrierint.com/hebdo/somheb2.htm

http://www.ft.com/

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