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Un nouveau ciment capable de s'autorépliquer !

Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, à l'université du Colorado à Boulder (Etats-Unis), a créé un matériau de construction étonnant. Les scientifiques américains ont utilisé des cyanobactéries du genre Synechococcus. Grâce à la photosynthèse, elles captent la lumière du Soleil et absorbent des nutriments et du dioxyde de carbone pour fabriquer du carbonate de calcium, constituant principal de la coquille des animaux marins et ingrédient de base du ciment.

Ces micro-organismes ont été placés dans un moule dans lequel un milieu de culture, de la gélatine et du sable ont été ajoutés. Tandis que la gélatine sert de support à la croissance des bactéries, le carbonate de calcium généré par celles-ci minéralise l'ensemble qui se solidifie et durcit peu à peu ! On obtient ainsi, en quelques heures seulement, un matériau dont les propriétés mécaniques sont similaires au béton, ou plus exactement au mortier utilisé comme élément de liaison en maçonnerie.

Or ces cyanobactéries survivent plusieurs semaines à de telles conditions. Les briques formées grâce à leur métabolisme peuvent ainsi, partiellement tout du moins, s'autorépliquer ! Il suffit de scinder l'une d'elles et d'ajouter de la gélatine et du sable pour que la croissance bactérienne reprenne et produise deux nouvelles briques, celles-ci pouvant ensuite être divisées pour en former quatre, ces quatre pour en obtenir huit, etc.

Contrairement au béton classique, dont la production nécessite énormément de chaleur et libère de grandes quantités de gaz à effet de serre, ce matériau est en outre particulièrement écologique. Il absorbe en effet le dioxyde de carbone et ne nécessite quasiment aucune source d'énergie extérieure hormis les rayons du Soleil. Un milieu humide (50 % d'humidité relative de l'air) est certes nécessaire, et la résistance mécanique de ces briques "vivantes" est inférieure à celle du béton.

Financés par la Darpa, l'agence du département américain de la Défense en charge de l'innovation technologique de rupture, ces recherches ont toutefois été conduites dans un but très précis : bâtir des infrastructures dans des environnements extrêmes limités en ressources et en matières premières, comme une zone désertique par exemple… ou même, avancent les auteurs de l'étude, sur le sol martien !            

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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