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Notre cerveau est-il politisé ?
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Notre cerveau, réceptacle de notre opinion politique ? Il semblerait que la structure cérébrale des personnes qui se disent libérales (au sens anglo-saxon) ou conservatrices diffère selon l’opinion politique affichée, selon un billet de la chercheuse Andrea Kuszewski sur le blog Intersection de Discover Magazine. Elle y fait référence à deux études de 2007 ("Neurocognitive correlates of liberalism and conservatism") et 2011 (Political orientations are correlated with brain structure in young adults).
Kusewski rapporte que les chercheurs sont parvenus aux découverte suivante : les personnes se disant conservatrices ont un plus petit cortex cingulaire antérieur et des amygdales plus développées qui servent à contrôler les émotions dont les informations sont transmises entre les lobes du cerveau. Or le cingulaire permet de moduler sa réponse, peser le pour et le contre des conflits devant lesquels se situe le sujet; un petit cingulaire aurait pour conséquence que les personnes de droite aient davantage recours à des solutions traditionnelles, agissant par réflexe dans certains cas.
Ceci est par ailleurs lié à de plus larges amygdales les rendant plus sensibles aux sentiments de peur, crainte et dégoût. A contrario, les libéraux ont tendance à avoir un cortex cingulaire antérieur plus actif, leur permettant d’apporter des solutions alternatives aux problèmes auxquels ils pourraient être confrontés.
Andrea Kuszewski alerte néanmoins sur la méthodologie de ces recherches neuroscientifiques appliquées aux comportements politiques. Selon elle, il ne faut pas les généraliser à l’ensemble de la population mais les considérer comme une vue d’ensemble nous permettant de réfléchir à de nouveaux outils de communication entre les organisations aux sensibilités politiques différentes. Elle met également l’accent sur un groupe de personnes qui rassemblerait les deux caractéristiques principales affiliées aux libéraux et conservateurs.
Par ailleurs, Kuszewski souligne l’impact de l’héritage politique dans notre décision de rejoindre tel ou tel parti, en dépit des caractéristiques neuroscientifiques précédemment décrites. Un impact social qu’elle réaffirme dans sa réponse aux commentaires laissés à la fin de son article : «On peut être prédisposé à un mode de pensée, mais si nous ne parlons uniquement à ceux qui nous ressemblent ou refusons de comprendre comment les autres perçoivent les choses, on peut même être encore plus polarisé.»
L’orientation politique reste complexe à analyser et la science n’est pas encore en mesure de déterminer si c’est la structure du cerveau qui influence l’orientation politique ou l’inverse, au même titre que l’évolution de notre structure cérébrale et des opinions politiques qui changent avec le temps.
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