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La naissance de l'Europe de l'hydrogène

Est-on en train d'assister à la naissance de l'Europe de l'hydrogène ? Si l'objectif est encore lointain - pas avant 2040-2050 - les experts du groupe «Hydrogène et piles à combustibles», créé par la Commission européenne en octobre dernier, ont proposé hier, lors d'une conférence organisée à Bruxelles, l'«agenda stratégique» et la «feuille de route» qu'il convient de suivre pour l'atteindre. L'appauvrissement prévisible des réserves d'énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), l'augmentation de la demande énergétique mondiale et le risque de changement climatique induit par les rejets de gaz à effet de serre (CO2 notamment), ont remis cette source d'énergie porteuse d'espoir sur le devant de la scène, tant pour la production d'électricité que pour le chauffage ou les transports. Mais son coût prohibitif (5 000 à 8 000 Û par kilowatt contre 30 à 50 Û par kW actuellement dans le transport individuel), les difficultés de transport et de stockage, du fait de son explosibilité, sont pour l'instant d'énormes obstacles. Sans compter que la production d'hydrogène, à partir de gaz naturel ou de pétrole, rejette d'importantes quantités de CO2 dans l'atmosphère... Pour surmonter ces défis, le groupe d'experts propose la création d'une plate-forme européenne sur les technologies de l'hydrogène réunissant sous une même bannière les centres de recherche et les industriels des pays membres de l'Union. Présente hier à Bruxelles, Claudie Haigneré s'est déclarée «favorable, sur le principe, à une participation française à cette structure». Le ministre français de la Recherche a identifié «trois verrous technologiques» qu'il convient de lever en priorité («le prix», «la fiabilité» et «l'impact environnemental») par de grands accords de partenariat public-privé. En marge de la conférence, un accord de coopération et de recherche, portant notamment sur le développement de véhicules et de groupes électrogènes fonctionnant à l'hydrogène, a été signé entre les États-Unis et l'Union européenne. L'Administration Bush, qui mise beaucoup sur cette énergie du futur, a demandé au Congrès de débloquer 1,7 milliard de dollars sur cinq ans pour cette recherche. Soit presque trois fois plus que le budget dégagé par l'UE pour la période 2002-2006.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20030617.FIG1279.html

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