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Une molécule qui met la tumeur sous contrôle

Le cancer, pour se diffuser dans l'organisme, a besoin d'être alimenté. Un des objectifs actuels de la recherche est donc de mettre au point des médicaments capables d'affamer les tumeurs cancéreuses. C'est sur ce principe que fonctionne le cabozantinib, une nouvelle molécule qui agit à deux niveaux dans le mécanisme de la cancérisation : sur le récepteur VEGF, impliqué dans la croissance de nouveaux vaisseaux chargés d'irriguer les métastases, mais aussi sur le récepteur c-MET, qui lui participe à la prolifération cellulaire.

Cette action sur les deux types de récepteurs semble indispensable pour maîtriser le développement cancéreux. Des essais chez l'animal ont en effet montré que si seuls les récepteurs VEGF étaient inhibés, le cancer pouvait se "défendre" de manière agressive en envahissant d'autres tissus et en faisant des tumeurs secondaires. Mais le blocage simultané des récepteurs c-MET, comme le fait le cabozantinib, permet de déjouer cette stratégie de défense…

Une équipe de l'Université de San Francisco a testé la molécule sur des cellules cancéreuses de souris. Après 14 semaines de développement du cancer chez les animaux, ceux-ci ont reçu de doses quotidiennes de cabozantinib. Les résultats sont parus dans la revue NewScientist : toutes les souris traitées ont survécu jusqu'à l'âge de 20 semaines après la fin de l'étude, alors que toutes les autres sont mortes.

Ces bons résultats sont dus au contrôle par la molécule des tumeurs inoculées chez la souris. Chez les rongeurs non traités, le cancer s'est étendu, générant des métastases jusqu'à les tuer. En revanche, chez les souris sous cabozantinib, les chercheurs ont observé une absence de métastases et le confinement de la tumeur, sous forme d'une masse cellulaire lisse et compacte. A en croire l'équipe de recherche, aucuns résultats de ce type, associés à une telle longévité des animaux n'avaient été jusque-là observés dans ce type de cancer avancé chez la souris.

D'autres études, qui associent des molécules connues pour couper l'irrigation des cellules cancéreuses sont actuellement testées en association avec des bloqueurs du récepteur c-MET, dans le traitement de cancers avancés du sein, du côlon et du foie. Toujours est-il que le cabozantinib molécule "2 en 1" a donné ensuite des résultats impressionnants chez l'homme.

"Le nouveau médicament a en effet été administré à 108 hommes atteints d'un cancer de la prostate récemment métastasé dans les os, pendant 3 mois. Les tumeurs cancéreuses des os des patients ont été réduites ou ont totalement disparu et trois-quarts des hommes ont vu leurs tumeurs primaires réduites. Enfin, deux-tiers des patients traités ont déclaré que leurs douleurs s'étaient calmées, certains ayant même cessé de prendre de la morphine…

Selon un des chercheurs, de l'université catholique de Louvain-la-Neuve, qui a participé à quelques essais, les résultats obtenus avec le cabozantinib sont inattendus et très prometteurs, aussi en raison du très large champs d'action apparent du médicament. Habituellement, les nouveaux médicaments testés ne fonctionnent pas contre différents types de tumeurs. Le cabozantinib, lui, a produit des résultats probants dans 12 des 13 cancers testés.

AACR

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