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Lutte contre le réchauffement climatique : le grand virage américain

Le président américain a annoncé, le 19 mai, un plan d'une ampleur sans précédent aux Etats-Unis visant à réduire de 30 % les émissions de gaz d'échappement et à mettre en place des normes fédérales, harmonisées entre tous les états, en matière d'émission de gaz carbonique et de consommation de carburants par les automobiles.

Barack Obama souhaite parvenir, d'ici 2012, à une consommation moyenne d'un gallon (3,78 litres) pour une distance de 35,5 miles (56 km) pour tous les véhicules neufs. « Soit un gain de dix miles », selon un haut responsable de l'administration américaine. Actuellement, le parc automobile américain consomme en moyenne 25 miles au galon. Le plan permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 900 millions de tonnes - 3 % des émissions mondiales en 2008 - et d'économiser 1,8 milliards de barils de pétrole jusqu'en 2016. Selon un responsable de la Maison Blanche, ces mesures équivaudraient à la suppression de 177 millions de véhicules ou de 194 centrales au charbon.

Le gouvernement fédéral suit le chemin tracé par l'état de Californie, qui dès 2002, a voté une loi imposant aux constructeurs automobiles de réduire de 30 % d'ici à 2016 les émissions de CO2, pour revenir à un niveau comparable à celui de 1990. Des constructeurs, américains ou étrangers, qui ont salué l'annonce de nouvelles normes de consommation et de pollution. « La sécurité énergétique et le changement climatique représentent des priorités nationales exigeant une initiative fédérale », a expliqué le nouveau directeur général de General Motors, Fritz Henderson. Le nouveau plan devrait aussi mettre un terme aux litiges existant entre les Etats et les constructeurs automobiles quant aux règles à appliquer.

L'administration Obama dévoile son plan à un moment où les élus démocrates tentent de faire adopter par le Congrès une ambitieuse nouvelle législation contre le réchauffement climatique, l'"American Clean Energy and Security Act". Ce projet de loi sur le climat et l'énergie prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis --les plus élevées du monde par habitant-- de 17 % d'ici 2020 par rapport à 2005, 42 % en 2030 et 80 % avant 2050. Cette loi va également rendre obligatoire pour les compagnies électriques de produire au moins 15 % de leur production à partir de sources renouvelables d'énergie, telles que l'énergie solaire ou l'énergie éolienne.

Enfin, dernier volet de cette nouvelle politique américaine de lutte contre le réchauffement climatique : la Maison Blanche veut mettre en place un marché fédéral de droits d'émissions contre le réchauffement climatique mais aussi lever ainsi des fonds pour financer le développement des énergies propres et créer des millions d'emplois dans les "clean tech". Le président américain espère en retirer quelque 80 milliards de dollars de recettes par an dès 2012. 15 milliards seraient affectés à des investissements pour les énergies propres et 63 milliards seraient redistribués sous forme de crédits d'impôt aux familles, communautés et entreprises pour les aider dans la transition vers une économie dé carbonée.

Enfin, le secrétaire américain à l'Energie, Steven Chu, a évoqué clairement l'instauration d'une taxe sur les émissions de gaz carbonique, un sujet qui était jusqu'à présent tabou dans le débat politique américain. On voit donc que les Etats-Unis veulent à présent faire au moins jeu égal avec l'Europe en matière de lutte contre le dérèglement climatique et arriver en position de force à Copenhague, fin 2009, dans la dernière étape des négociations du futur traité international qui va succéder au protocole de Kyoto en 2013.

Article @RTFlash

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