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Le livre électronique loin d'être un best-seller

Présenté comme une alternative pratique aux ouvrages traditionnels - couverture et pages papier - le livre électronique pourrait bien rester la plus grande oeuvre de fiction jamais inventée. Pour ses inventeurs, l'e-book allait également permettre à ceux qui le souhaitaient de s'auto-publier et d'échanger leurs créations à la manière du fameux site d'échange de fichiers musicaux en ligne Napster. Deux ans après leur apparition, seuls quelques succès viennent donner espoir au secteur, tandis que la plupart des écrivains préfèrent toujours publier sur papier, chez une maison d'édition traditionnelle. A l'instar de la bulle internet, l'enthousiasme des analystes pour le livre électronique, qui peut être téléchargé depuis internet puis lu sur un appareil portable, sur un ordinateur traditionnel ou imprimé, est complètement retombé. Les mêmes qui prévoyaient des lendemains radieux au concept n'osent même plus avancer de prévision pour le secteur. "Nous n'avons pas publié de prévisions pour le marché depuis deux ans car le marché ne va nulle part", déclare David Card, analyste chez Jupiter Media Metrix. "Le livre électronique était une idée stupide. Je suis très pessimiste concernant ce marché", ajoute-t-il. Autre aspect étonnant de l'histoire : des entreprises telles qu'Adobe Systems ou Microsoft, qui fabriquent les logiciels pour livre électronique, s'accrochent à ce marché malgré les pertes subies et insistent sur le fait que la croissance est soutenue voire qu'elle s'améliore. Récemment, d'importantes maisons d'édition se sont lancées dans l'électronique. Simon & Schuster, filiale de Viacom, a notamment décidé de mettre en ligne un des plus grands succès éditoriaux de tous les temps. L'éditeur a annoncé la semaine dernière qu'il allait diffuser ses 23 titres d'Ernest Hemingway en version électronique. "L'industrie du livre électronique n'a peut-être pas encore décollé, mais nous croyons fortement que cela fait partie de notre métier", a déclaré Kate Tetler, vice-présidente de la division en ligne de Simon & Schuster. La société, qui dispose déjà de quelque 1.200 titres en version électronique allant du manuel scolaire au roman, soutient que ses ventes ont augmenté d'une année sur l'autre de manière conforme à ses prévisions en interne, c'est-à-dire avec une croissance à deux chiffres. Mais Simon & Schuster comme d'autres éditeurs n'a pas publié officiellement ses résultats, ce qui entretient le mystère. Autre signe encourageant : AOL Time Warner, qui a récemment renoncé à ses propres publications électroniques, a signé récemment un partenariat avec un éditeur électronique extérieur. Et lorsque l'ancien conseiller à la Maison blanche du président Nixon, John Dean, a sorti sa théorie sur l'identité d'une "gorge profonde", il l'a fait au format électronique. Dean prévoit ainsi de publier en juin un livre électronique intitulé "The Deep Throat Brief" sur le site Salon.com. C'est bien la capacité de toucher un très grand nombre de gens grâce à internet qui rend si confiants les partisans de l'"e-book". Pour Nicholas Bogaty, directeur du forum ouvert du livre électronique (Open eBook Forum), l'industrie a du chemin à faire concernant le développement de normes communes et d'une technologie plus conviviale. Il ajoute que certains types de livres, tels que les ouvrages religieux, de référence ou de voyage se vendent déjà bien au format électronique. Les fictions aussi ont plus de succès qu'on ne le pense, bien qu'elles soient considérées comme le type d'oeuvre le plus difficile à vendre électroniquement, insiste-t-il. "Bizarrement, je pense qu'un des problèmes tient tout simplement aux prévisions exagérées", dit-il, "car cette industrie n'a cessé de croître depuis qu'elle existe". Adobe Systems, qui édite l'un des logiciels les plus populaires de l'e-book, estime entre 10.000 et 20.000 le nombre de titres publiés grâce à son logiciel.

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/020512/85/2l2o2.html

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