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Le lien entre fatigue chronique et système immunitaire se précise
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Une vaste méta-analyse inédite à partir d'une centaine d'études sur la fatigue révèle qu'un adulte sur cinq, dans le monde, a déjà ressenti une perte d'énergie pendant plus de six mois sans aucune pathologie sous-jacente. De récents travaux sur l'encéphalomyélite myalgique apportent un début de réponse. Cette maladie handicapante est autrement connue sous le nom de syndrome de fatigue chronique, ou "syndrome des yuppies", en référence aux young urban professionals de 35 ans très investis dans leur travail qui en sont les principales victimes. Elle se déclare brusquement, comme un burn-out qui rend intolérant à l'effort. Outre Gaston Lagaffe, une personne sur 200 dans les pays industrialisés – 150.000 en France – en souffre, très majoritairement les femmes.
Ces scientifiques ont avancé l'hypothèse d'une origine virale privant le malade de phases de sommeil lent et profond au cours desquelles le corps se régénère et retrouve de l'énergie. C'est précisément cette théorie que des chercheurs de plusieurs instituts de santé américains ont voulu tester. Dix-sept patients soigneusement choisis ont été recrutés pour leur étude récemment publiée dans "Nature". Tous avaient subi une infection aiguë avant de tomber malade.
Pendant plusieurs jours, les chercheurs ont scruté leur cerveau à l'aide d'imagerie à résonance magnétique fonctionnelle. Leurs analyses ont montré que leur activité était moins soutenue dans une région (la jonction temporo-pariétale) connue pour contrôler l'intensité des efforts. A contrario, le cortex moteur, une zone du cerveau qui dirige les mouvements du corps, restait particulièrement actif. Les chercheurs en concluent que des dysfonctionnements cérébraux pourraient altérer la tolérance des patients à l'effort et à leur perception de la fatigue. « La fatigue peut résulter d'un décalage entre ce qu'une personne pense pouvoir accomplir et ce que son corps accomplit réellement », vulgarise Brian Walitt, l'un des principaux auteurs de l'étude.
En investiguant plus avant, les chercheurs ont découvert que le liquide céphalorachidien de leurs cobayes montrait des niveaux particulièrement bas de catécholamines, des neurotransmetteurs associés aux performances motrices et cognitives. A l'inverse, des tests immunitaires ont révélé des taux élevés de cellules B naïves, un constituant majeur du système immunitaire indiquant une infection chronique. « Une réponse immunitaire persistante pourrait provoquer des altérations de la chimie du cerveau pouvant affecter le fonctionnement des structures qui contrôlent la fonction motrice et la perception de la fatigue », concluent les auteurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Médecine
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