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L'aspirine pour soigner la dépression ?

Des chercheurs chinois viennent de découvrir que certains médicaments du quotidien - comme l'aspirine ou l'ibuprofène - pouvaient avoir des effets positifs sur la dépression... Ces recherches ont révélé que la prise de ces médicaments était 2,5 fois plus efficace que les autres traitements antidépresseurs. Pour arriver à ce constat, l'équipe de scientifiques a suivi 1 610 participants qui prenaient régulièrement des anti-inflammatoires.

Selon eux, les statines et les acides gras oméga-3, tout comme l'aspirine ou l'ibuprofène, combattaient de manière positive l'état dépressif. Les médecins ont en effet remarqué un lien entre une inflammation de l'organisme et la dépression. Par exemple, les personnes qui viennent de se faire vacciner se sentent souvent “déprimées”. La raison ? Leur système immunitaire se défend à la suite d’une injection.

Concrètement, le système immunitaire déclenche une réaction inflammatoire lorsqu'il se sent menacé, ce qui provoque de nombreux changements dans l'organisme, comme l'augmentation du nombre de globules rouges. De même, les personnes atteintes de maladies auto-immunes, telles que la polyarthrite rhumatoïde, risquent davantage de souffrir de dépression.

Plusieurs études ont également rapporté que les marqueurs d'inflammation sont plus élevés chez les personnes déprimées, et ils chutent dès que leur état s’améliore.

Le professeur Alan Carson, du Centre for Clinical Brain Sciences de l'Université d'Edimbourg (Écosse), a déclaré que : « La dépression peut simplement être le prix à payer pour avoir un bon système immunitaire ».

Les scientifiques pensent même que cette dépression a pu apporter un bénéfice évolutif à nos ancêtres : si un membre de la tribu malade ou blessé devenait dépressif et se retirait à cause d’une inflammation, cela empêchait la transmission de la maladie. Cependant, il a fallu du temps pour établir un lien : jusqu'à maintenant, les scientifiques pensaient que le cerveau était totalement coupé du système immunitaire. Or, des études récentes ont montré que les cellules nerveuses du cerveau étaient liées à cette fonction "défensive" du corps.

Ed Bullmore, responsable du département de psychiatrie de l’Université de Cambridge, a déclaré que cette découverte « devrait nous inciter à réfléchir davantage à la manière dont nous pourrions utiliser ces anti-inflammatoires pour aider les personnes souffrant de dépression ». Les auteurs de l'étude en ont conclu, eux, que 30 % des personnes souffrant de maladies inflammatoires (telles que la polyarthrite rhumatoïde) sont plus dépressives que la population normale.

Toutefois, selon le professeur et psychiatre David Curtis, il pourrait être dangereux de prescrire des anti-inflammatoires à long terme. « Étant donné qu’il faudrait prendre un traitement pendant plusieurs mois, il n’est pas logique de traiter les patients déprimés avec des médicaments potentiellement dangereux plutôt que d’utiliser des antidépresseurs, qui sont réellement sûrs et efficaces ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BMJ

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