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Jacques Chirac présente son plan contre le cancer

Jacques Chirac a dévoilé lundi les grandes orientations du "plan cancer", un plan de 500 millions d'euros sur cinq ans comprenant 70 mesures. "Il va falloir redoubler d'efforts. Il nous faudra des moyens supplémentaires, une meilleure organisation, plus de coordination. Il nous faudra une volonté puissante, déterminée, inscrite dans la durée, une volonté prenant appui sur une prise de conscience nationale" a déclaré Jacques Chirac. "Le cancer plonge ses racines dans nos modes de vie. Nous devons les faire évoluer". "Nous devons le dépister systématiquement et plus tôt. L'accès aux soins reste insuffisant. Chacun en France pourra bénéficier des meilleurs soins", a-t-il poursuivi. "Le cancer nous concerne tous. Il cause de terribles ravages. Plus de 700.000 de nos concitoyens sont en cours de traitement et 300.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Avec 150.000 décès par an le cancer est la première cause de mortalité avant l'âge de 65 ans", a souligné Jacques Chirac. "Si l'on n'agit pas, le nombre de cancers pourrait doubler au cours des 20 années qui viennent sous l'effet du vieillissement et l'augmentation des facteurs à risque, notamment le pire d'entre eux, le tabagisme chez les jeunes." Jacques Chirac a ensuite salué le travail des équipes qui entourent et accompagnent les malades du cancer. "C'est un acte magnifique d'humanité", a dit le président. Il a annoncé un plan d'un demi-milliard d'euros sur cinq ans, autour de trois axes : 1. Rattraper le retard en matière de prévention et de dépistage. 2. Offrir à chaque malade la qualité des soins et l'accompagnement humain. 3. Donner une impulsion décisive à la recherche. Le premier grand volet du plan anti-cancer présenté par le Président de la République concerne la prévention et de dépistage. Des dizaines de milliers de cancers peuvent être évités chaque année par des gestes simples, a dit Jacques Chirac: "Ne pas fumer, ne pas abuser de l'alcool, ne pas exposer les enfants sans protection au soleil, avoir une alimentation équilibrée." "Le cancer du poumon tue quatre fois plus que les accidents de la route", a souligné le chef de l'Etat. "Les cancers du sein provoquent en France la mort d'une femme par heure." "Si l'on ajoute au cancer du poumon le cancer des voies aéro-digestives, ce sont 30.000 décès qui sont chaque année liés directement au tabac. Aujourd'hui, une femme sur quatre, un homme sur trois, et surtout un jeune sur deux fume. Le cancer du poumon est l'un des plus dangereux. Le taux de guérison est faible." "La lutte contre la tabac est une urgence absolue. Les fabricants ne ménagent pas leurs efforts pour vendre des produits qui menacent la vie. Nous devons y opposer une détermination sans faille pour convaincre les jeunes de ne pas fumer. Il s'agit de tout mettre en oeuvre pour faire évoluer les esprits et sauver des vies." "La loi Evin doit être appliquée sans exception dans les lieux publics" a dit Jacques Chirac en souhaitant le principe "d'une école sans tabac". "Il faudra continuer à agir fortement sur les prix qui influencent de façon déterminante la consommation des jeunes", a poursuivi le président. Le plan insiste sur le besoin d'améliorer le dépistage, notamment celui des cancers du sein et du colon. Autre priorité, l'humanisation des soins réclamée à cor et à cri par les associations, notamment la mise en place d'une "consultation d'annonce". Elle permettra de prendre le temps d'annoncer les choses aux personnes atteintes d'un cancer. Jacques Chirac a plaidé pour "un effort important dans le domaine de l'imagerie médicale" :"l'objectif, c'est d'ici cinq ans au moins un pet-scan (scanner nouvelle génération, NDLR) par million d'habitants, et l'augmentation de 20% du nombre de scanners et d'IRM" (imagerie par résonance magnétique). Le deuxième volet du plan présenté par le président de la République concerne les soins et plus précisément l'humanisation de la prise en charge. La mesure phare dans ce domaine est la reconnaissance et la valorisation d'une "consultation d'annonce" du diagnostic de cancer, forcément plus longue, dont la spécificité sera reconnue par l'assurance maladie. C'est souvent sur les conditions de cette annonce que les malades ont exprimé du ressentiment à l'égard de ceux qui les prenaient en charge. Le plan veut parvenir à ce que chacun puisse accéder à des soins de même qualité et aux traitements innovants dans tous les bassins de population. Pour cela, a précisé le président de la République, "il faut que chacun soit soigné dans un réseau de soins", impliquant les médecins libéraux et les structures publiques et privées. Ces réseaux "seront régulièrement évalués et appliqueront des normes de qualité fixées aux niveaux régional et national". L'ensemble de ces intervenants seront regroupés dans des pôles régionaux et seront à même de mettre en oeuvre pour chaque malade un "programme personnalisé de soins". Ce programme sera établi par plusieurs médecins et le dispositif coordonné par un médecin de référence dans un établissement hospitalier. Troisième volet du plan : la recherche. Trois domaines sont prioritaires : l'épidémiologie, la génétique du cancer et la recherche clinique. Cette stratégie sera mise en oeuvre sous l'égide d'une "structure d'impulsion et de pilotage stratégique", l'Institut national du cancer, appuyé sur des "cancéropoles" régionales. Cet institut sera entre autres chargé de lancer des appels d'offres, d'évaluer les projets et de dynamiser la recherche, mais aussi de diffuser de l'information. Il sera créé par la loi de programmation quinquennale en santé, actuellement en cours d'élaboration, et serait porté sur les fonts baptismaux dans les premiers mois de 2004 avec une montée en puissance graduelle.

Présidence de la République :

http://www.elysee.fr/actus/actu_.php?AA=03&MM=03&JJ=24

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