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Influencer les rêves en modulant l’activité cérébrale
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Lorsque vous rêvez, votre cerveau se lance dans une grande simulation virtuelle : il recrée tout un monde, dans lequel vous voyez des images, expérimentez des émotions et effectuez toutes sortes de mouvements. Pour ce faire, il utilise les mêmes régions que dans la réalité : serrer le poing en rêve active par exemple la zone du cortex moteur qui commande ce mouvement lorsqu’on est éveillé. Et si l’on pouvait, dès lors, influencer le contenu des songes en modulant l’activité de ces zones cérébrales ? C’est le pari qu’ont tenté – et réussi – Valdas Noreika, de l’Université de Cambridge, et ses collègues.
Les chercheurs ont appliqué un protocole de stimulation électrique transcrânienne à 10 participants endormis. Inoffensif et non invasif, ce protocole consistait à faire passer un léger courant électrique à travers le crâne des sujets, via des électrodes, pendant dix minutes.
La stimulation ciblait plus précisément leur cortex moteur. Réveillés une minute plus tard, les participants remplissaient un questionnaire, opportunément nommé « BED » (acronyme anglais de Bodily Experiences in Dreams, ou « expériences corporelles dans les rêves »). Les résultats ont montré qu’ils avaient accompli bien moins de mouvements en rêve que les membres du groupe témoin. La diminution ne concernait toutefois que les mouvements répétitifs, comme la marche ou le footing, et pas les gestes ponctuels, comme placer un objet sur une table.
Comment l’expliquer ? Le protocole de stimulation semble avoir produit un mélange d’effets inhibiteurs – l’activité a diminué dans une partie du cortex moteur – et « désynchronisateurs » – les communications entre les deux hémisphères cérébraux ont été perturbées. Or, les mouvements répétitifs comme la marche sont automatisés et ne nécessitent qu’une faible activation du cortex moteur, que la légère inhibition consécutive à la stimulation a sans doute suffi à annuler.
Mais il se pourrait aussi que la désynchronisation des deux hémisphères cérébraux, qui commandent chacun une moitié du corps, ait compliqué la simulation de mouvements nécessitant une coordination des jambes ou des bras. Quoi qu’il en soit, la preuve est faite : il est possible de moduler directement le contenu des rêves en agissant sur le cerveau.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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