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Hubble utilise un "zoom cosmique" pour observer les confins de l'univers

Le télescope spatial Hubble s'est servi d'un amas de galaxies situé à plus de 2,2 milliards d'années-lumière comme d'un "zoom naturel" amplifiant la lumière émise par des galaxies extrêmement lointaines, ouvrant une nouvelle fenêtre sans précédent sur le cosmos, a annoncé mardi la Nasa. L'un des équipements du télescope, installé à bord lors de la dernière visite d'une navette spatiale rendue à l'observatoire orbital en 2002, a permis de regarder à travers Abell 1689, l'un des plus massifs amas de galaxies connus, pendant une durée de 13 heures, ont expliqué les auteurs de la découverte. La gravité de l'amas composé de milliards d'étoiles a agi comme un zoom, jouant le rôle d'un miroir naturel d'un diamètre de deux millions d'années-lumière, selon les astronomes. Cette "optique gravitationnelle" a amplifié la lumière produite par des galaxies situées derrière elle, bien plus loin dans l'univers, ont précisé les chercheurs, lors de la réunion annuelle de la Société américaine d'astronomie qui se tient cette semaine à Seattle (Etat de Washington, nord-ouest). La précision de l'équipement, appelé Advanced Camera for Surveys (ACS), combinée au zoom naturel constitué par l'amas de galaxies, a permis de révéler des galaxies qui n'auraient pas pu être détectées par Hubble sans ce phénomène optique naturel. Les astronomes, tout en soulignant qu'une analyse approfondie des données doit encore être effectuée, estiment que certains objets célestes captés par Hubble pourraient être situés à plus de 13 milliards d'années-lumière de la Terre, une première dans l'observation du cosmos. Les images produites par Hubble, qui représentent des centaines de galaxies situées à plusieurs milliards d'années-lumière, sont brouillées par la distorsion gravitationnelle de la lumière, un phénomène qui avait déjà été étudié par les astronomes mais n'avait jamais été capté dans de tels détails, selon les chercheurs. Une analyse des images devrait faire avancer la connaissance sur la "matière noire", cette masse de matière invisible qui serait la source de l'essentiel de la gravité de l'Univers, en raison de son extrême abondance, comparée à la matière dite "normale" qui forme les planètes et étoiles. Les astronomes vont également tenter de retracer l'histoire de la formation de l'Univers au cours des 13 milliards d'années écoulées, grâce à ces données. Selon la Nasa et les astronomes de l'Institut du télescope spatial Hubble à Baltimore (Maryland, est), les nouvelles images constituent la démonstration des théories de la relativité d'Albert Einstein, dans lesquelles il postulait la déformation de l'Univers sous l'effet de la gravité, provoquant une distorsion de la lumière. A l'époque où Einstein formulait ses théories, au début du 20e siècle, les astronomes ignoraient l'existence d'étoiles et de galaxies au-delà de notre Voie lactée, ont rappelé les chercheurs mardi. Pour ces derniers, les amas de galaxies sont suffisamment massifs pour provoquer une déformation de l'espace et une distorsion de la lumière de façon à les rendre visibles de la Terre. NASA : http://hubble.nasa.gov/

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