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Hépatite C : de nouvelles avancées

La prise en charge de l'hépatite C chronique repose aujourd'hui, en première intention, sur une association de ribavirine et d'interféron alpha pégylé par voie sous-cutanée. Cependant ce protocole, s'il permet d'obtenir une réponse virologique prolongée (RVP) dans plus de la moitié des cas n'a pas résolu tous les problèmes, loin sans faut, en particulier en cas d'infection par un virus de génotype 1.

D'une part un nombre non négligeable de patients (10 à 14 % dans des populations pourtant sélectionnées) doivent interrompre le traitement en raison d'effets secondaires (liées généralement à l'interféron). D'autre part, la moitié environ des malades ayant un génotype 1 échappent au traitement. Enfin l'utilisation de médicaments actifs par voie parentérale accroît les difficultés logistiques et le coût du traitement ce qui est particulièrement crucial dans les pays en voie de développement ou vivent pourtant la majorité des sujets infectés.

Pour toutes ces raisons, la recherche de thérapeutiques antivirales actives per os est une priorité. Plusieurs molécules de ce type, appartenant à au moins 5 nouvelles classes sont en cours d'investigation dans le monde. Comme le plus souvent dans ces cas, les premiers essais sont réalisés en monothérapie (avec un risque élevé d'émergence de virus résistants) ou en association au traitement standard, ce qui n'améliore ni le coût du traitement ni sa facilité d'administration.

S'inspirant de ce que l'on a appris du traitement de l'infection à VIH, une équipe regroupant australiens, néozélandais et américains a quant à elle exploré une voie originale pour un essai de phase 1 : associer d'emblée deux antiviraux en expérimentation ayant des modes d'action différents chez des patients ne recevant pas de traitement standard.

En résumé le protocole de cette étude préliminaire de courte durée et de petite taille a inclus 88 patients infectés par un HCV de génotype 1 soit non traités jusqu'ici soit ayant déjà été traités par le protocole classique (avec ou sans succès). Ces malades ont été randomisés entre différentes combinaisons de RG7128 (un inhibiteur de la polymérase du virus de l'HCV) en association à du danoprevir (un inhibiteur de la protéase virale) et un placebo.

Les résultats ont montré que parmi les patients ayant reçu une association de produits actifs la diminution médiane de la charge en ARN viral au 14ème jour a été de - 3,2 à - 5,2 log10 UI/ml par ml contre une augmentation de 0,1 log10 sous placebo. La baisse de la charge virale a été particulièrement importante avec les plus fortes doses de l'association (- 5,1 log10 chez les patients qui n'avaient jamais été traités et - 4,9 chez les sujets résistants au traitement standard).

Sur cette courte période d'observation, le traitement a été bien toléré et aucune émergence de résistance n'a semble-t-il été observée contrairement à ce qui a été constaté dans des essais courts avec certains nouveaux antiviraux en monothérapie.

Ce type de schéma thérapeutique sans interféron apparaît comme une voie de recherche prometteuse qui pourrait annoncer un changement majeur dans la prise en charge des hépatites C chroniques.

JIM

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