RTFlash

Les émissions humaines de CO2 atteindraient les 10 gigatonnes

Décidemment les nouvelles ne sont pas bonnes en matière d'émissions de CO2. Selon une nouvelle étude publiée le 22 octobre dernier par le PNAS, la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère augmente beaucoup plus vite que prévu en raison de la croissance économique et de la diminution de la capacité d'absorption des forêts et des océans à absorber ce gaz à effet de serre, . "L'augmentation de la quantité de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a été supérieure de 35 % à ce qui était attendu depuis 2000", a expliqué, dans un communiqué, le British Antarctic Survey (BAS), qui a participé à l'étude publiée dans les annales de l'Académie nationale des Sciences américaine.

Les chercheurs soulignent que les carburants polluants sont responsables de 17 % de cette augmentation, tandis que les 18 % restant sont dus à un déclin de la capacité des "puits" naturels comme les forêts ou les océans à absorber le gaz carbonique. "Il y a 50 ans, pour chaque tonne de CO2 émise, 600 kg étaient absorbés par les puits naturels. En 2006, seulement 550 kg par tonne ont été absorbés, et cette quantité continue à baisser", a expliqué l'auteur principal de l'étude, Pep Canadell, du Global Carbon Project.

Alors qu'une précédente étude publiée en mai dans le PNAS évaluait à 7,9 gigatonnes nox émissions de CO2, près de 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone auraient été émises en 2006 selon cette nouvelle étude, soit une augmentation de 35 % par rapport à 1990, relève l'étude, alors que le protocole de Kyoto prévoyait qu'en 2012, ces émissions responsables du réchauffement climatique devaient avoir baissé de 5% par rapport à 1990.

Ces scientifiques attribuent le niveau élevé de dioxyde de carbone atmosphérique à l'utilisation croissante d'énergies fossiles par le secteur industriel d'une part, ainsi qu'à la diminution de la capacité absorbante des océans et des continents en CO2 d'autre part. La croissance des émissions de carbone est passée de 1,3 % par an entre 1990 et 1999 à 3,3 % entre 2000 et 2006.

"Nous savons désormais qu'en plus de l'accroissement de la population mondiale et de sa richesse, une part importante de l'augmentation du CO2 atmosphérique est due au ralentissement" de la capacité de la nature à absorber cet élément, a déclaré le Dr Canadell, directeur du "Global Carbon Project" au centre de recherche.

Pour Kevin Trenberth, du département d'analyse climatologique du Centre national de recherche sur l'atmosphère de Boulder (Colorado), "cet article met le doigt sur un problème majeur, dont le public doit être informé : les concentrations en CO2 augmentent bien plus rapidement que nous ne l'avions prévu et ce, malgré le protocole de Kyoto, pourtant sensé les maintenir à un certain niveau dans les pays occidentaux".

Le directeur adjoint du Centre de prévisions environnementales à l'université Rutgers (New Jersey) Alan Robock estime de son côté que "le plus impressionnant" est "la réduction du réservoir de CO2 océanique", à savoir la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone, et donc à le supprimer de l'atmosphère.

"Finalement, les spécialistes qui critiquaient les modèles utilisés pour prévoir l'évolution des climats avaient raison : ils sont mauvais", a estimé Alan Robock. "On s'est trompé en ce que le climat change encore plus vite qu'ils ne l'envisageaient.

En fait, l'océan Arctique fond bien plus vite que les modèles ne l'avaient anticipé, et le niveau de l'eau monte plus rapidement que le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, qui fait référence en la matière, NDLR), ne l'avait annoncé". Kevin Trenberth souligne toutefois que le dioxyde de carbone, principal mais pas unique responsable du réchauffement climatique, n'est pas le seul élément à prendre en compte -les émissions de méthane ont diminué, si bien que le volume total des gaz à effet de serre (GES) n'augmente pas aussi vite que le seul CO2.

BAS

SD

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

    Recommander cet article :

    back-to-top