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Edito : Einstein avait encore raison !

La théorie générale de la relativité, publiée par Albert Einstein en 1916, vient à nouveau d'être vérifiée de façon très fine par une expérience de la Nasa dirigée par Francis Everitt, physicien de l'université de Stanford en Californie. Il a dirigé cette expérience, baptisée Gravity Probe B, qui a consisté à utiliser quatre gyroscopes ultra-précis à bord d'un satellite lancé en avril 2004 pour mesurer deux effets majeurs de la relativité générale.

Le premier est l'effet, dit géodétique, ou la déformation de l'espace et du temps autour d'un objet exerçant une force gravitationnelle. Le second est la quantité d'espace et de temps qu'un tel objet affecte en tournant sur lui-même. Le satellite était pointé en direction d'une seule étoile, IM Pegasi, tout en étant sur une orbite polaire autour de la Terre. Si la gravité terrestre n'avait pas affecté l'espace et le temps, les quatre gyroscopes placés dans le satellite auraient toujours pointé dans la même direction.

Mais ces gyroscopes, tirés par la gravité terrestre, ont subi des changements mesurables de la direction vers laquelle ils pointaient, confirmant la théorie de la relativité d'Einstein. Un gyroscope consiste en une roue ou une pièce mécanique de forme circulaire tournant autour d'un axe passant par son centre et qui, une fois lancée, tend à résister aux changements de son orientation. «L'expérience GP-B a confirmé deux des postulats les plus importants dans la théorie d'Einstein concernant l'univers, avec des implications pour l'ensemble de la recherche en astrophysique», explique aussi Francis Everitt. «Les décennies d'innovations technologiques qui sont derrière cette mission auront des effets durables dans la recherche sur la Terre et l'espace», a-t-il ajouté.

Les avancées permises par le projet «Gravity Probe B» (GP-B) initié en 1959 notamment par Leonard Schiff, alors patron du département de physique de l'université Stanford, ont été utilisées dans le système de positionnement par satellite (GPS). Des technologies découlant de la préparation de cette expérience ont aussi été appliquées à la mission du satellite COBE (Cosmic Background Explorer) de la Nasa pour étudier le rayonnement électromagnétique émis peu après le Big Bang, selon la théorie. Ces mesures ont permis d'étayer cette théorie. Elles ont été effectuées par John Mather de la Nasa qui a obtenu pour ces travaux le prix Nobel de physique.

Comme le souligne Bill Danchi, astrophysicien de la Nasa, «Les résultats de la mission GP-B auront des effets sur les travaux des théoriciens en physique durant de nombreuses années». Il est clair, en effet, que ces expériences confirment une fois de plus de manière éclatante la relativité générale et confèrent à cette théorie majeure une solidité qu'il sera très difficile d'ébranler.

92 ans après l'observation d' Arthur Eddington qui révéla que la déviation que la lumière d’une étoile subit à proximité du Soleil est conforme aux prédictions de la relativité générale, ces expériences très sophistiquées viennent à nouveau de démontrer la validité de cette théorie géniale. Cela veut-il dire que la relativité générale est une théorie complète et indépassable ? Pas forcément car une théorie scientifique "vraie" (au sens de vérifiée par l'observation et l’expérimentation) n'est pas pour autant "complète" et ne peut pas toujours expliquer l'ensemble des phénomènes observés.

C'est ainsi que certains astrophysiciens, s'appuyant sur des observations très sérieuses, soulignent que le comportement de certaines galaxies ne cadre pas avec la relativité générale et contestent l'existence de la matière noire prévue par cette théorie. Seul problème : pour l'instant aucune de ces théories concurrentes de la gravitation n'est capable de rendre compte de l'évolution de la répartition des galaxies dans l'espace et dans le temps aussi bien que la relativité générale. Il est donc très probable qu'en 2016, un siècle après sa publication, la relativité générale soit toujours la plus magistrale avancée de l'esprit humain dans la compréhension des lois qui gouvernent l'Univers.

René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

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  • Alain Tirilly

    9/12/2011

    Ce qui démontre qu'Albert EINSTEIN avait une imagination hors du commun, tout comme MOZART
    mais il n'est pas interdit de penser que l'espace temps soit plus complexe qu'il n'y parait, comme laisse le suggérer Stephen HAWKING, affaire à suivre.

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