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La dyslexie est-elle liée à un déficit de connectivité dans le cerveau ?
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La dyslexie est un trouble neurologique très répandu qui se caractérise par des difficultés chroniques pour lire et pour saisir le langage. On estime que cette pathologie concerne entre 5% et 10 % de la population mondiale. En France la dyslexie toucherait environ 600 000 élèves et entre 2,5 et 3 millions d'adultes.
Depuis plusieurs décennies, la majorité de la communauté scientifique considère que ce dysfonctionnement cérébral provient d'une représentation mentale défectueuse des mots, notamment des phonèmes, les éléments sonores distinctifs du langage.
Pour vérifier cette hypothèse, une équipe de recherche de l'université catholique de Louvain, dirigée par Bart Boets, ont travaillé sur 45 étudiants dont 23 étaient dyslexiques. Les chercheurs ont notamment observé par IRM, l'évolution de l'activité spécifique du cerveau des participants lorsqu'ils entendaient certains sons et certaines syllabes.
Ces recherches ont permis de montrer que les réponses des étudiants dyslexiques et leurs réactions neuronales étaient équivalentes à celles de leurs camarades non touchés par cette pathologie. En revanche les chercheurs ont observé que les étudiants dyslexiques étaient en moyenne plus lents à répondre.
Selon ces scientifiques, ces observations s'expliquent par le fait que les sujets dyslexiques possèdent un moins bon niveau de coordination entre treize régions du cerveau qui traitent les sons élémentaires et l'aire de Broca, une région cérébrale particulièrement impliquée dans le traitement du langage. Pour ces chercheurs la cause de la dyslexie ne serait donc pas à chercher dans une représentation altérée des phonèmes mais plutôt dans un dysfonctionnement au niveau de la coordination de différentes aires cérébrales chargées du traitement des sons.
Pour Bart Boets, il est néanmoins envisageable de rétablir une connectivité normale entre les régions du cerveau impliquées dans cette pathologie. Ce chercheur pense notamment qu'il serait possible de restaurer la communication entre ces régions cérébrales en utilisant judicieusement une stimulation électrique non invasive.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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