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Dyslexie : désaccords cérébraux

Chez les personnes dyslexiques, les hémisphères cérébraux semblent se répartir les tâches de façon inopérante lors de la perception des sons.

Que se passe-t-il lorsqu'un enfant présente des troubles de la lecture ? On suspecte depuis plusieurs années que la capacité à analyser les composantes sonores des mots est altérée chez les sujets dyslexiques. Une étude récente de plusieurs équipes de l'INSERM, du CNRS, de l'EHESS et de l'École Normale Supérieure semble confirmer ce modèle.

L'étude consiste à observer les oscillations électriques produites par chaque hémisphère cérébral en réponse à des sons de différentes fréquences. Chez les sujets non dyslexiques, le cortex auditif gauche réagit en émettant des oscillations électriques à un rythme de 30 par seconde, ce qui correspond à la fréquence des phonèmes (les plus petits sons audibles, par exemple s et ou dans la syllabe sou). Chez les dyslexiques, cette fréquence est de 50 à 60 hertz, ce qui ne correspond plus au rythme des phonèmes. En outre, le cortex auditif droit émet à 30 hertz.

Normalement, lors de la perception du langage, l'hémisphère gauche oscille au rythme des phonèmes (30 hertz) et le droit au rythme des syllabes (5 hertz). Chez les dyslexiques, l'hémisphère gauche ne se synchronise vraisemblablement plus avec le rythme des phonèmes, et oscille à des fréquences beaucoup trop élevées (50 hertz) sans lien avec le langage. En outre, l'analyse des données sonores à cette fréquence sature probablement la mémoire de travail des enfants.

La lecture est alors perturbée, car elle suppose de savoir découper mentalement les sons de la parole. Ces anomalies pourraient être d'origine génétique, des études anatomiques ayant révélé des malformations précoces du cortex dit périsylvien dans l'hémisphère gauche, empêchant cet hémisphère de produire les oscillations à la fréquence de 30 hertz. De telles observations pourraient conduire à distinguer plusieurs types de dyslexie, certains sujets présentant un défaut très net de la répartition des tâches entre les hémisphères, et d'autres beaucoup moins.

Pour La Science

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