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Deux chercheurs français révolutionnent l'imagerie médicale avec l'échographie ultrarapide

C’est un scientifique breton passionné par la physique des ondes. A partir des années 90, Mickaël Tanter va s’intéresser tout particulièrement aux « ondes de cisaillement ».

« Dans le corps humain, les ondes de cisaillement, ce sont les ondes que vous voyez naturellement lorsque vous tapez à la surface de votre ventre », explique le chercheur, « et ces ondes, elles se propagent aussi à l’intérieur du corps. Elles se propagent à quelques mètres par seconde et donc, elles traversent nos organes en 10 millisecondes typiquement. Donc, tout va très vite ! »

Avec son confrère Mathias Fink, lui aussi physicien, Mickaël Tanter va vite comprendre tout l’intérêt des recherches menées pour la santé humaine, tout le potentiel pour le diagnostic médical. Car la vitesse de déplacement de ces fameuses ondes en dit long « sur l’état de santé des organes ». « Elle révèle », explique Mickaël Tanter, les paramètres d’élasticité ou de rigidité du corps humain.

Et c’est un paramètre fondamental de la médecine que les médecins estiment intuitivement lors de la palpation. « (…) Plus le tissu est dur et ferme, plus les ondes vont vite. Plus il est mou, plus les ondes vont lentement ». Fort de ce constat, tout le défi était donc de mettre au point un système capable de suivre la propagation de ces ondes.

D'où l'idée de ces physiciens d’inventer un échographe ultrarapide, un appareil d’échographie d’un nouveau genre pour permettre notamment d’améliorer le diagnostic des cancers et de diminuer le recours aux biopsies. Il s’agit d’un système d’imagerie numérique à ultrasons capable non seulement de déclencher ces fameuses « ondes de cisaillement », de suivre leur déplacement et de cartographier les tissus humains selon leur souplesse ou leur rigidité.

« La sonde est placée contre le corps du patient. Le médecin voit une image à la cadence standard de 50images /seconde. Et puis, à un moment, il va appuyer sur un bouton pour passer en mode « mesure d’élasticité ». La machine va envoyer une onde focalisée à l’intérieur du corps pour créer une micro palpation qui engendre cette onde de cisaillement à distance ». 

« L’imagerie ultra rapide de cette onde permet alors de cartographier l’élasticité de l’organe avec une précision millimétrique ». Avec cette carte d’élasticité, on peut « diminuer énormément le nombre de biopsies pour le cancer du sein et c’est vrai aussi pour le foie, la thyroïde, les maladies cardio-vasculaires ». Et d’ajouter qu’il y a bien d’autres applications.

La première machine clinique est sortie en 2009. Près de 3000 ont été vendues dans le monde par la start-up créée par Mickaël Tanter et Mathias Fink. Des appareils que l’on peut trouver généralement dans des hôpitaux ou des cliniques radiologiques.

Mais d’ores et déjà, pour Mickaël Tanter, c’est une fierté que cette aventure industrielle et surtout scientifique soit reconnue : « Nous sommes fiers de cette nomination parce qu’elle attire la lumière sur le travail de nos étudiants et de nos équipes. La recherche française est excellente et a besoin d’être plus fortement soutenue car il serait catastrophique d’oublier que l’innovation et la recherche, c’est l’avenir d’un pays et ses emplois pour les futures générations ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

FIB

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