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Climat : l'Académie confirme l'impact de l'activité humaine

Les conclusions de l'Académie des sciences sont claires, nettes et précises : «Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs indicateurs indépendants montrent sans ambiguïté un réchauffement climatique, modulé dans le temps.» Et le texte ajoute : cette augmentation de température a pour cause principale la hausse de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, elle-même due «incontestablement» à l'activité humaine. «Les fluctuations de l'activité du soleil ces quarante dernières années ne peuvent être un facteur dominant», précise-t-il enfin.

En remettant ces conclusions à la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, l'Académie des sciences va peut-être réussir à donner un coup d'arrêt aux débats particulièrement houleux qui ont opposé, au printemps dernier, plusieurs centaines de chercheurs travaillant sur le climat à quelques climatosceptiques dont Claude Allègre, l'ancien ministre de l'Éducation.

Après des contributions écrites et une journée de débat faisant intervenir plus d'une vingtaine d'experts étrangers qui s'est tenue à huis clos le 20 septembre dernier, quai Conti, à Paris, les académiciens ont donc adopté le rapport piloté par Jean-Loup Puget, délégué de la section des sciences de l'univers, et René Blanchet, président du groupe climat du comité de l'environnement.

Le document quoi qu'il en soit ne s'arrête pas aux seules évidences du réchauffement. Il s'étend également longuement sur plusieurs autres points et sur les incertitudes qui peuvent les accompagner. Il en va ainsi de la nécessité d'avoir recours à des modèles climatiques pour comprendre le système et «aux tests permettant de les valider».

L'Académie entérine la pertinence de projections de l'évolution du climat à trente ou cinquante ans. «Ces projections sont particulièrement utiles pour répondre aux préoccupations sociétales actuelles, aggravées par l'accroissement prévisible des populations.»

Mais elle rappelle également que «l'évaluation des incertitudes est au coeur des débats».

Si les résultats de tous les modèles qui tournent dans le monde sont relativement homogènes sur l'impact du CO2 et des effets de la vapeur d'eau, «les écarts sont importants sur le rôle des nuages», explique Jean-Loup Puget. «L'évolution de la nébulosité reste unanimement reconnue comme la partie la plus incertaine. Les nuages exercent deux effets antagonistes : un effet parasol, renvoyant le flux solaire vers l'espace, et un effet de serre», souligne le rapport.

Des incertitudes importantes demeurent également sur «l'évolution des glaces marines et des calottes polaires, le couplage océan-atmosphère, l'évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone». Pour Claude Allègre, «ce texte est un compromis, mais il est satisfaisant, parce que l'incertitude dans la connaissance qu'on a du climat y figure explicitement», assure-t-il. Vincent Courtillot, directeur de l'Institut de géophysique du globe et climatosceptique revendiqué, espère que ce rapport «va pacifier le débat».

Figaro

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