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Un biomarqueur pour mieux évaluer la gravité de la dépression

La dépression est un véritable défi de santé publique : elle concerne en effet plus de 300 millions de personnes dans le monde selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et un tiers des patients ne répondent pas ou mal aux traitements qui leur sont proposés. En outre, dans la majorité des cas, il faut au moins un mois pour que le traitement commence à produire des effets sur l’humeur et sur l’anxiété. C'est pourquoi il est important de parvenir à identifier des approches personnalisées pour chaque patient et de pouvoir vérifier l’efficacité des traitements médicamenteux qu’ils reçoivent.

Des chercheurs de l’Université de l’Illinois ont identifié dans les plaquettes sanguines un biomarqueur permettant de suivre l’étendue de la dépression. Cette découverte s’appuie sur des études antérieures qui ont montré, chez l'humain et dans des modèles animaux, que la dépression est liée à une diminution de l'adénylyl cyclase - une petite molécule à l'intérieur de la cellule qui est fabriquée en réponse à des neurotransmetteurs tels que la sérotonine et l'épinéphrine.

« Lorsque vous êtes déprimé, l'adénylyl cyclase est faible. La raison pour laquelle l'adénylyl cyclase est atténuée est que la protéine intermédiaire qui permet au neurotransmetteur de fabriquer l'adénylyl cyclase, Gs alpha, est coincée dans une matrice riche en cholestérol de la membrane - un radeau lipidique - où ils ne fonctionnent pas très bien », explique Mark Rasenick, qui a dirigé l’étude. Avec son équipe, il a mis au point un test sanguin identifiant le biomarqueur cellulaire de la translocation de la Gs alpha des radeaux lipidiques Rasenick. Ce test permet non seulement d’identifier la présence d’une dépression, mais aussi la réponse thérapeutique adéquate.

A terme, ces scientifiques pensent pouvoir utiliser ce test sanguin pour déterminer si les thérapies antidépressives sont efficaces et ce, dès une semaine après le début du traitement. En effet, de précédentes études ont montré que lorsque les patients présentaient une amélioration de leurs symptômes de dépression, la protéine Gs alpha était sortie du radeau lipidique. En revanche, chez les patients qui prenaient des antidépresseurs mais dont les symptômes ne s'amélioraient pas, la protéine Gs alpha restait coincée dans ce radeau, ce qui confirme que la prise d'antidépresseurs ne suffit pas, chez beaucoup de patients, à améliorer les symptômes.

Un test sanguin pourrait donc permettre de savoir si Gs alpha est sortie ou non du radeau lipidique après une semaine. « Comme les plaquettes se renouvellent en une semaine, vous verriez un changement chez les personnes qui vont s'améliorer. Vous seriez en mesure de voir le biomarqueur qui devrait présager de la réussite du traitement », espère le Professeur Rasenick.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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