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Une bactérie primitive capable de produire du carburant pour fusées

Une équipe néerlandaise a démontré comment une bactérie primitive a développé un cocktail de protéines capable de produire naturellement une substance utilisée comme carburant dans les fusées.

Voici quelques années, la bactérie Kuenenia stuttgartiensis avait déjà époustouflé les biologistes lorsqu'ils avaient découvert qu'elle savait convertir l'ammonium, un polluant contenu dans l'eau, en azote gazeux, sans avoir recours à l'oxygène. Ce type de bactéries, dites "annamox", pourraient produire 30 à 50 % de l'azote de l'atmosphère terrestre et intéressent vivement les océanologues, climatologues et spécialistes du traitement des eaux usées. Ces derniers les utilisent d'ailleurs désormais dans les stations d'épuration.

L'équipe du Professeur Mike Jetten, microbiologiste à l'Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas), vient d'expliquer comment K. stuttgartiensis utilisait également l'ammonium pour produire de l'hydrazine (N2H4), un composé chimique utilisé comme carburant dans les fusées.

"Y parvenir n'a pas été facile. Nous avons dû utiliser un grand nombre de nouvelles méthodes expérimentales. Mais nous avons fini par isoler le mélange de protéines responsables de la production d'hydrazine, une mixture d'un rouge ravissant", explique le Professeur Jetten dans un communiqué. "Au début nous n'avons pas réussi à produire de l'hydrazine. Il a fallu que nous rajoutions une protéine supplémentaire qui +capture+ le carburant, et maintenant ça fonctionne", ajoute le chercheur qui a publié sa découverte dans la revue scientifique Nature.

"La Nasa était curieuse de savoir comment on pouvait faire du carburant pour fusées à partir de composés azotés, qu'on trouve en grandes quantités dans l'urine par exemple", poursuit Mike Jetten. "Malheureusement, on n'en produit que de petits volumes, pas de quoi envoyer une fusée sur Mars", tempère-t-il. Les biologistes néerlandais sont actuellement en train d'étudier plus précisément la structure du cocktail de protéines utilisé par la bactérie et espèrent pouvoir ainsi doper sa production.

L'hydrazine est également utilisée dans des piles à combustibles développées par le constructeur automobile japonais Daihatsu, une technique qui a l'avantage de ne pas nécessiter de métaux rares et coûteux, comme le platine.

Libération

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