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La bactérie mangeuse de plastique : un nouvel espoir contre la pollution
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Chaque année, trois-cents millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde et l'on estime que d'ici 2050, il y aura plus de plastique dans l'océan que de poissons. Face à un tel constat, les spécialistes tentent de découvrir de nouvelles méthodes de traitement de ces déchets et une équipe japonaise vient de dévoiler une piste plutôt inattendue. Elle a en effet identifié une espèce de bactérie capable de décomposer un type de plastique contenu dans la plupart des contenants jetables, d'après l'étude publiée dans la revue Science.
Le micro-organisme en question a été baptisé Ideonella sakaiensis. Selon ses découvreurs, le spécimen pourrait assimiler complètement le polytéréphtalate d’éthylène (PET), un plastique de type polyester saturé que l’on retrouve dans un grand nombre d’emballages plastiques comme les bouteilles de boissons gazeuses par exemple.
La légèreté et résistance du PET en font un matériau aussi bien privilégié par les industries que redouté par les organisations environnementales qui pointent du doigt sa difficulté à se biodégrader. Pour remédier au problème, plusieurs projets de recherche ont été menés afin de développer de nouvelles techniques de traitement permettant d’éliminer cette matière plastique.
Le PET étant un polymère, à savoir une macromolécule constituée d’une répétition de molécules plus petites, sa décomposition consiste grossièrement à casser les liaisons entre chacune des sous-unités. De précédentes études avaient déjà identifié quelques espèces de champignon capables d’une telle entreprise. Toutefois, jamais cette faculté n’avait été observée jusqu’à présent chez une bactérie. La bactérie pionnière Ideonella sakaiensis est la première de son genre.
L’organisme décompose le plastique en sécrétant deux enzymes ciblant spécifiquement les liaisons moléculaires. Sa découverte a été réalisée en récoltant et en passant au crible 250 échantillons de PET recueillis dans le sol et les eaux usées d’un site utilisé pour le recyclage des déchets plastiques. Grâce à ces analyses, les chercheurs ont mis en évidence la colonie de bactéries mangeuses de plastique vivant sur ces échantillons.
L’activité nécessite deux réactions enzymatiques pour transformer d’abord le support en un produit intermédiaire puis pour décomposer celui-ci et produire, par la même occasion, le carbone nécessaire à leur croissance. A terme, l’activité de dégradation pourrait être intensifiée ou identifiée sur d’autres micro-organismes plus efficaces pour obtenir des solutions tangibles.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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