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Autisme : un médicament contre l'épilepsie pourrait réduire les symptômes

Les troubles du spectre autistique (TSA) touchent en France 700 000 personnes. Les TSA se manifestent par des troubles lors de l'interaction sociale, de la communication, des comportements stéréotypés et des centres d'intérêt monothématiques. Ils peuvent être accompagnés d'anomalies plus importantes comme de l'épilepsie ou de l'hyperactivité.

A l'origine de ces troubles, de multiples facteurs génétiques sont suspectés, parmi lesquels le gène qui code pour la protéine MYT1L. Des chercheurs d’un institut allemand de recherches sur le cerveau ont plus particulièrement travaillé sur ce gène. Des mutations de ce gène ont été retrouvées dans plusieurs maladies neurologiques, telles que la schizophrénie, l'épilepsie ou des malformations cérébrales.

Des chercheurs allemands dirigés par le Docteur Moritz Mall, en agissant sur cette voie avec un médicament initialement dédié à l'épilepsie, ont réussi à freiner distinctement les symptômes notamment sociaux. Les chercheurs ont donc désactivé MYT1L chez des souris et sur des cellules nerveuses humaines cultivées en laboratoire.

Sans MYTL1, les cellules nerveuses produisent en excès de canaux sodiques normalement limités aux cellules cardiaques. Ces protéines sont cruciales pour la conductivité électriques et donc le fonctionnement des cellules. Mais produites en excès, elles pourraient être à l'origine d'une hyperactivation électrophysiologique. Sans MYT1L, les souris présentaient des anomalies cérébrales telles qu'un cortex cérébral plus fin mais aussi un comportement interprété comme autistique, y compris des déficits sociaux et une hyperactivité. Mais l'administration de la lamotrigine, connue sous le nom de Lamictal, a pu freiner les problèmes comportementaux et sociaux liés au trouble.

Lorsqu'elle est utilisée pour traiter l'épilepsie, la lamotrigine agit en bloquant les canaux sodiques dans le corps, empêchant la libération de neurotransmetteurs qui, autrement, auraient provoqué des crises. Dans le cas qui nous intéresse, ces médicaments permettraient de ramener à la normale l'activité électrophysiologique des cellules nerveuses. Selon les auteurs, le médicament, qui coûte environ 3 dollars par comprimé, agirait donc en inversant les modifications des cellules cérébrales causées par une mutation génétique. Le Docteur Moritz Mall, auteur de l'étude, semble lui-même étonné de cette avancée. « Apparemment, le traitement médicamenteux à l'âge adulte peut atténuer le dysfonctionnement des cellules cérébrales et ainsi contrecarrer les anomalies comportementales typiques de l'autisme ». Il rappelle néanmoins que ces constats ne sont pour l'heure que constatés sur un modèle animal.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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