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Assistance cardiaque pour les enfants : la France en retard
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Un dispositif d'assistance cardiaque, qui peut s'adapter aux enfants, offre un sursis avant d'obtenir une greffe de coeur compatible. Un système encore insuffisamment utilisé par méconnaissance ou réticence.
Les défaillances cardiaques aigües, de l'un ou des deux ventricules, ne peuvent pas toujours être traitées médicalement. L'Excor, un dispositif développé par la société Berlin Heart, fournit une assistance ventriculaire, le temps de trouver un greffon compatible, y compris pour les enfants. "Cette solution, temporaire, reste encore trop méconnue en France, y compris par les professionnels de santé", regrette le professeur Bernard Kreitmann, chirurgien au service thoracique et cardiaque de l'hôpital pour enfants de La Timone à Marseille. En France, six implantations sont comptabilisées par an en moyenne depuis 2005, date de la première utilisation de l'Excor. En Angleterre, qui compte à peu près le même nombre d'habitants, 15 à 20 interventions sont effectuées chaque année.
Plusieurs facteurs expliquent le retard français. Des motifs économiques, d'abord, puisque ce système nécessite une intervention lourde et un coût qui avoisine les 60000 euros par enfant. Techniquement ensuite, car les cardiopathies des enfants sont encore difficile à détecter, ce qui constitue un véritable défi pour les chirurgiens avec des efforts à concentrer sur la formation des personnels médicaux qui ignorent trop souvent cet outil pour les enfants.
"En 2009, 46 enfants de moins de 18 ans ont été inscrits sur liste d'attente pour une greffe de coeur, rapporte le docteur Roland Hénaine. 25 ont pu en obtenir une. Il faut savoir que le temps d'attente pour obtenir une greffe est de sept mois pour des enfants de trois à cinq ans, contre 3,5 mois pour des adultes." Plus le patient est jeune, moins les chances de survie sont importantes.
Des réticences existent. "Il faut sensibiliser le public, souvent méfiants lorsqu'il s'agit de parler des questions de greffes cardiaques, d'autant plus lorsqu'il s'agit de nourrissons", explique le docteur Roland Hénaine, chirurgien cardiaque au CHU Louis Pradel de Lyon.
"Pourtant, sans cette assistance, qui a permis 42 implantations en France depuis 2005, 30 enfants de plus seraient morts, retient le docteur Stéphane Le Bel, anesthésiste à l'hôpital de la Timone. Plus de la moitié ont pu recevoir une greffe. Malheureusement, 29 % n'ont pu être sauvés, la difficulté de l'anticoagulation postopératoire est source de complications."
Une sensibilisation qui a trouvé un écho le mercredi 22 juin 2011, à l'occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe.
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- Publié dans : Médecine
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