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Vers des cellules solaires souples et bon marché

Une entreprise allemande vient d’inaugurer une ligne de production de films photovoltaïques organique. Avec sa technologie, qui lui a valu le Prix de l’Innovation 2011 en Allemagne, Heliatek espère devenir le leader de la troisième génération de cellules photovoltaïques. Le site de production d’Heliatek GmbH à Dresde (Allemagne) a été inauguré le 12 mars. Cet appareil de production, qui représente un investissement de 14 millions d’euros, fabriquera des panneaux solaires flexibles basés sur des matériaux semiconducteurs organiques. Le procédé fixe de courtes molécules organiques - appelées oligomères - semiconductrices sur un support souple par déposition sous vide. Le support est entraîné en continu par des rotatives, d'où son appellation "Roll-to-roll". La ligne tournera véritablement à plein régime à la fin de l'été 2012 pour atteindre 2 à 3 MW de capacité annuelle.

D’après l’entreprise, ce procédé possède une forte adaptabilité à la production de masse, permettant ainsi d'abaisser sensiblement les coûts. Il s'agit, du reste, de la première ligne de production au monde à l’utiliser, les concurrents d’Heliatek pariant sur des procédés d’impression classiques. « La déposition sous vide est déjà utilisée par l'industrie Oled. Elle permet d'évaporer les oligomères pour les recondenser sur le subtrat avec une grande reproductibilité », souligne Thibaud Le Séguillon, directeur général d’Heliatek GmbH.

Dans cette course à l'organique, la jeune entreprise allemande compte plusieurs atouts. Le Dr. Martin Pfeiffer, directeur technique et cofondateur d’Heliatek, s’est vu décerner en décembre 2011 le Deutscher Zukunftspreis. Ce prix de la technologie et de l’innovation, remis par le président Allemand, récompense l’électronique organique innovante grâce à laquelle Heliatek a signé un record mondial de rendement en 2011, à hauteur de 9,8 %. Par ailleurs, la firme affiche des partenariats de recherche et d’investissement avec de puissants industriels, tels que BASF, Bosch ou Innogy Venture Capital (filiale de l’électricien RWE).

« Heliatek produira d’abord des cellules organiques pour des applications mobiles de type Energy-2-Go (sacs solaires, parasols, chargeurs de portables) à l’automne 2012 », précise Thibaud Le Séguillon. « Ces produits embarqueront l’énergie solaire verte partout où elle est nécessaire et prouveront surtout la viabilité de notre procédé. Dans un second temps s’ouvrira un marché de plus grande ampleur : le photovoltaïque intégré au matériaux du bâtiment. Dans cette optique, nous prévoyons de boucler un autre tour de table de 60 millions d'euros cette année pour ouvrir une nouvelle ligne de production ». Cette seconde ligne, prévue à l’horizon 2014, devrait faire bondir la production vers les 75 MW par an. Par rapport aux deux premières générations de photovoltaïque, basées respectivement sur le silicium cristallin et les couches minces, les caractéristiques du solaire organique pourraient créer de nouvelles possibilités en termes d’intégration, de transparence, ou de recyclabilité des cellules.

Industrie & Technologies

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