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Sida: une nouvelle molécule redonne l'espoir de vaincre les résistances des souches virales

Une nouvelle molécule, en cours d'expérimentation, redonne de l'espoir aux personnes souffrant du sida et chez lesquelles certaines souches virales sont devenues résistantes aux traitements habituels. Le produit risque toutefois d'être cher compte tenu des difficultés rencontrées par ses fabricants. Baptisé le Fuzeon par ses deux concepteurs, le groupe pharmaceutique suisse Roche et la société américaine Trimeris, basée à Durham en Caroline du Nord, la molécule représente une priorité pour la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine du médicament. Les firmes espèrent obtenir son feu vert rapidement en vue d'une commercialisation au printemps prochain. Le Fuzeon est la première molécule d'une classe d'anti-VIH (virus du sida), les inhibiteurs de la fusion, qui empêchent l'entrée du virus dans la cellule sanguine. Son utilisation devrait permettre de prolonger la vie des patients dont certaines souches virales sont devenues résistantes aux thérapeutiques habituelles. Toutefois, le coût d'un traitement serait compris entre 10.000 et 15.000 dollars (euros) par an et par patient, la fabrication du produit étant très complexe. Pour l'heure, le médicament le plus cher du marché coûte environ 7.500 dollars par an au patient. Toutefois, il faut compter environ 15.000 dollars pour certains cocktails de thérapies. Si les organisations de lutte contre la maladie s'inquiètent du prix jugé dissuasif du Fuzeon, Roche et Trimeris avertissent qu'ils ne pourront peut-être pas répondre à la demande initiale. Car les besoins sont là: une étude récente publiée par le "New England Journal of Medecine" soulignait que le nombre de personnes nouvellement infectées par le virus du SIDA et résistantes à un des médicaments anti-VIH avait augmenté d'un tiers entre 1995 et 2000 pour atteindre 12,4%. Par ailleurs, une étude du ministère américain des Anciens combattants publiée en décembre 2001 soulignait que 78% des 1.647 personnes testées présentaient une résistance à un antiviral au moins. Aujourd'hui, les effets cliniques ont montré que l'association du Fuzeon aux thérapeutiques classiques offrait aux personnes traitées deux fois plus de chances qu'à celles qui n'en prenaient pas, soit un niveau de VIH inférieur au niveau détectable. Le Fuzeon a été mis au point par deux chercheurs de l'université Duke, Dany Bolognesi et Tom Matthews, qui ont ensuite créé Trimeris. Le nouveau médicament est un peptide long et complexe, autrement dit une molécule composée d'acides aminés difficiles à fabriquer, qui doit être injectée deux fois par jour. La plupart des médicaments anti-VIH sont de petites molécules plus faciles à produire et qui peuvent être avalées facilement par les malades. "Nous savions que nous allions devoir relever le défi de la production et par conséquent du coût de cette molécule, mais quelle était l'alternative?", a fait valoir Bolognesi. "Le plus important est que nous disposions d'une nouvelle molécule."

AP : http://fr.news.yahoo.com/020822/5/2q1oh.html

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