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Plan national d'adaptation au changement climatique : le rapport des groupes de travail

Trois groupes d'experts ont rendu le 15 juin leurs travaux sur le *Plan National d'Adaptation au Climat. Lancé fin 2009 par Chantal Jouanno, Secrétaire d'Etat à l'Ecologie, le Plan national d'adaptation sera finalisé début 2011, mais ce sont d'ores et déjà plus de 200 recommandations qui ont été formulées sur les thèmes de l'eau, de la santé, de l'énergie ou de l'agriculture entre autres.

Selon Jean Jouzel, climatologue et membre du GIEC, trois risques majeurs pèsent sur la France à l'horizon 2050-2100 : une hausse des températures de 3 à 4°C, des précipitations en hausse de 20 à 30 % et une hausse d'un mètre du niveau de la mer. Ces changements auront des impacts économiques lourds mais également sur la santé publique et les ressources naturelles, dont l'eau.

L'agriculture sera fortement impactée, un réchauffement de 1°C équivalant à un déplacement des cultures vers le Nord d'environ 180kms. Les vignes de champagne pourraient bientôt se sentir plus à l'aise en Grande-Bretagne, tandis que le Sud de la France pourrait accueillir des champs de coton. La viticulture montre déjà des signes inquiétants : les vendanges ont reculé de trois semaines en cinquante ans et les fortes chaleurs ont un impact sur la qualité du vin. «Si l'on ne réfléchit pas au problème, c'en est fini du Bordeaux tel qu'on le connaît actuellement» prévient Jean Jouzel.

Le tourisme pâtirait lui aussi d'une hausse des températures, particulièrement dans les stations de ski où l'enneigement ne pourrait plus être garanti.

Les régions côtières sont les premières concernées par la hausse du niveau des mers : en Languedoc-Roussillon, on estime que 140.000 logements et 10.000 entreprises seraient touchés, tout comme les routes nationales dont le coût est estimé à 2 milliards d'euros.

Les forêts seraient également menacées par le réchauffement climatique : les feux pourraient devenir plus fréquents dans le Nord du pays et les essences d'arbres ne seront plus adaptées au climat de leur région d'origine. Il faut donc agir dès maintenant car, comme le rappelle Jean Jouzel, ce sont les essences d'arbres que nous plantons aujourd'hui qui formeront les forêts de 2050.

Ressources d'eau douce, biodiversité et même santé humaine sont également menacées. La circulation des virus pourrait être accélérée et les canicules à répétition (on en attend plusieurs dizaines de l'ampleur de celle de 2003 d'ici à 2100) pourraient causer de nombreux décès.

Suivant les préceptes de Nicholas STERN, économiste anglais dont le rapport sur les coûts de l'adaptation au changement climatique est devenu une référence pour les gouvernements occidentaux, la France a donc choisi de prévenir plutôt que guérir. Si nous avons réussi à modifier le climat, c'est maintenant le climat qui va modifier nos modes de vie.

DD

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