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L'humanité dilapide ses ressources naturelles, selon le WWF

La population mondiale consomme environ 20 % de ressources naturelles de trop par rapport à ce que la planète peut produire, a averti jeudi le Fonds mondial pour la nature (WWF), dans son "Rapport Planète Vivante". "Nous dépensons notre capital nature plus vite qu'il ne peut se régénérer", a déploré le directeur général de l'organisation écologiste, Claude Martin. "Nous accumulons une dette écologique que nous ne serons pas en mesure d'honorer à moins que les gouvernements ne rétablissent l'équilibre entre notre consommation de ressources naturelles et la capacité de la Terre à les renouveler". Pour évaluer l'impact des activités humaines sur les ressources agricoles, marines et énergétiques, le WWF définit une "empreinte écologique" qui mesure la pression exercée par l'espèce humaine. Selon ce calcul, l'empreinte de chaque être humain est équivalente à une superficie de 2,2 hectares, alors que la Terre ne peut offrir que 1,8 hectare. Cette empreinte s'est élargie de 250 % depuis 1961, selon le WWF. "Cela signifie que nous dévorons le capital biologique de notre seule planète", a déclaré M. Martin à la presse. Le WWF s'inquiète particulièrement de la croissance continue de la consommation de combustibles polluants (pétrole, gaz et charbon), qui a progressé de 700 % entre 1961 and 2000. L'empreinte la plus large est laissée par les habitants des Emirats arabes unis, avec près de 10 hectares, du fait de la forte consommation énergétique de ce pays (70 % du total de l'empreinte). Les Etats-Unis et le Koweït suivent avec plus de neuf hectares, devant l'Australie (7,7 ha), la Suède et la Finlande (7 ha), l'Estonie et le Canada. Les deux pays nordiques ont une consommation énergétique relativement faible (environ 15 % de leur empreinte), mais leur industrie du bois coûte cher aux ressources forestières, selon le WWF. La France est 12ème, avec une empreinte de près de 6 ha. Les 1,3 milliard de Chinois ont une empreinte qui mesure 1,5 ha, soit moins que la limite mondiale, le contrôle des naissances ayant restreint l'impact de la croissance industrielle du géant asiatique, qui se retrouve en milieu de classement. La hausse des prix du pétrole pourrait avoir un impact positif en rendant plus rentables les autres sources d'énergie, a souligné l'un des auteurs du rapport, Jonathan Loh. Les chocs pétroliers des années 1970 ont réduit la consommation énergétique et les niveaux de pollution atmosphérique de façon temporaire, selon le rapport. Mais la hausse des prix pétroliers a eu également pour effet d'accroître la production de charbon, une énergie plus polluante que le pétrole. La démographie, la consommation et les systèmes de production utilisés pour transformer les ressources naturelles en énergie ou en produits finis déterminent la taille de l'empreinte écologique des habitants. Des moyens de production alternatifs pourraient donc permettre de rétablir l'équilibre entre la consommation et les ressources. "La technologie aura un impact énorme pour déterminer si la Terre peut subvenir durablement aux besoins de la population mondiale", a souligné M. Loh.

CDNC : http://www.commondreams.org/news2004/1021-10.htm

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