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Vers des hydrocarbures issus de bactéries

On connaît l'éthanol ou le diesel produits à partir de plantes : peu efficaces et pas si verts. Voici les hydrocarbures issus de bactéries génétiquement modifiées. Cette ressource renouvelable, non polluante, pourrait révolutionner le marché de l'énergie.

Un laboratoire anonyme du Genopole d'Evry (Essonne) est prêt à tester à l'échelle industrielle son projet révolutionnaire : modifier génétiquement des bactéries afin de leur faire produire des hydrocarbures.

Ce procédé mis au point par un biologiste français, Philippe Marlière, ancien chercheur à l'institut Pasteur et cofondateur de GBE, consiste à reprogrammer les gènes des micro-organismes pour leur faire transformer les sucres contenus dans les végétaux, la paille, la mélasse, voire les déchets ménagers, en molécules d'isobutène, un composé chimique gazeux facilement transformable en essence, en gasoil ou en kérosène pour les avions. Un biocarburant renouvelable, compatible avec tous les moteurs actuels, qui n'ajoute pas de carbone dans l'atmosphère et pourrait être produit en de très grandes quantités à un prix inférieur à celui du pétrole.

L'équipe de GBE reçoit le soutien d'un aréopage de grands scientifiques, comme le Pr Dieter Söll, membre de l'Académie américaine des sciences et professeur à l'université Yale, ou le généticien français Jean Weissenbach, médaille d'or du CNRS, directeur du Genoscope. "Leur projet était parfaitement argumenté d'un point de vue scientifique et apparaissait comme une solution possible aux problèmes environnementaux", explique ce dernier.

Il faudra désormais attendre deux ou trois ans - le temps de mener des études supplémentaires - pour démontrer que le système fonctionne à l'échelle industrielle.

Cette nouvelle méthode de production biologique, comme d'autres du même genre développées par des chercheurs américains, pourrait bouleverser la donne de l'épineux problème de l'énergie. On connaît l'équation : les gisements pétroliers sont appelés à s'épuiser, la planète étouffe sous le CO2 relâché par les carburants fossiles, alors même que la demande mondiale en hydrocarbures devrait être multipliée par 2,5 d'ici 2050.

Express

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