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USA : la réduction des émissions de gaz à effet de serre moins coûteuse que prévue

Les Etats-Unis pourraient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 2030 de un tiers à un demi à des coûts envisageables pour l'économie du pays, d'après le rapport. Selon les auteurs, réduire les émissions de dioxyde de carbone de 3 milliards de tonnes d'ici 2030 coûterait en moyenne près de 50 milliards de dollars chaque année, soit un total de 1,1 billion de dollars.

Cela représenterait 1,5% des 77 billions de dollars d'investissement réel que l'économie des Etats-Unis prévoit de faire sur cette période. L'effet sur l'économie de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est actuellement débattu au Congrès américain, où un comité du Sénat envisage de faire passer une loi qui régulerait les gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique. Le Congrès américain pourrait en efffet faire un pas dans ce sens en abaissant à 6,7 litres aux 100 km (contre 9,4 litres actuellement) la norme de consommation des nouvelles voitures. Près de 80 % des réductions pourraient être réalisées en utilisant des technologies qui ont déjà fait leurs preuves aux Etats-Unis, ou dans d'autres parties du globe, d'après le rapport.

La société de conseil McKinsey et The Conference Board (association internationale de dirigeants d'entreprises) viennent de publier le rapport d'une initiative conjointe "U.S. Greenhouse Gas Abatement Mapping". Il est estimé que les Etats-Unis peuvent suivre une trajectoire permettant d'éviter entre 3 à 4,5 gigatonnes par an d'émissions de gaz à effet de serre (équivalent CO2) à l'horizon 2030 (émissions annuelles projetées sans action : 9,7 gigatonnes). 40 % de ces émissions peuvent être évitées à coût négatif ou nul.

Les principaux gisements d'économie sont dans la filière de génération électrique, où les énergies fossiles représentent plus de 50% des sources primaires. Mais les actions les plus rentables sont dans le domaine des bâtiments, où la généralisation d'ampoules à faible intensité permettrait d'économiser à elle seule près de 300 millions de tonnes d'équivalent CO2.

Les méthodes d'abattement des émissions sont très dispersées. Le rapport en a examiné près de 250 et en a retenu une quarantaine. L'option d'abattement la plus importante en volume, la capture et la séquestration du carbone (CCS) ne représente que 11% du total. Les investissements additionnels cumulés sur la période 2010-2030 représenteraient 1100 milliards de dollars soit seulement 1,5% de l'investissement industriel (77.000 milliards). Les secteurs du transport et de l'électricité sont principalement concernés par ces investissements.

Le rapport appelle à la mise en oeuvre rapide des mesures d'efficacité énergétique à coût négatif ou nul, à l'adoption d'un système de cap-and-trade et à l'accélération du développement des infrastructures à faible intensité carbone, au travers notamment de la facilitation des procédures réglementaires d'autorisation. Selon ce rapport, les États-Unis peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de moitié d'ici à 2030 pour un coût minimal. Aucune mesure ne coûterait plus de 50 dollars (34 euros) par tonne. De plus, 40 % des réductions permettraient en fait d'économiser de l'argent.

Selon cette étude, aucune technologie nouvelle n'est nécessaire. Selon Jack Stephenson, "80 % des réductions proviennent de technologies existant déjà à l'échelle commerciale". Quant aux 20 % restants, ils résultent d'idées dont le développement est déjà bien avancé : les voitures hybrides, par exemple, qui se branchent à des prises électriques et dont les batteries sont assez puissantes pour parcourir de 40 à 60 kilomètres en fonctionnant uniquement à l'électricité ; ou bien les biocarburants fabriqués à partir de cellulose (herbe de prairie) plutôt que de produits comestibles.

BE

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