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Une nanothérapie contre le cancer du sein

Encore une belle avancée dans le domaine des nanotechnologies appliquées à la médecine. Une équipe du Methodist Hospital Research Institute a démontré récemment une nouvelle méthode très prometteuse pour la lutte contre le cancer.

 Depuis l'avènement des nanosciences, de nouvelles voies s'ouvrent vers des traitements mieux adaptés, plus ciblés et personnalisés. En effet, grâce à leur taille nanométrique, les nanoparticules sont capables de traverser les membranes cellulaires sans provoquer de réponse immunitaire de l'organisme, et peuvent donc amener une action spécifique au sein de celles-ci. Les chercheurs et industriels tentent ainsi de fabriquer des nanoparticules fonctionnalisées de telle sorte qu'elles soient capables de se fixer aux cellules cancéreuses uniquement. Elles peuvent alors être utilisées comme agents de contraste pour révéler ces cellules, ou comme vecteur de médicaments. Les nanotechnologies portent donc les espoirs de permettre une détection précoce et un traitement ciblé efficace des cellules cancéreuses.

La méthode thérapeutique proposée par Haifa Shen, chercheur au "Methodist Hospital Research Institute Department of Nanomedicine" et son équipe, présente l'avantage de tuer l'ensemble des cellules cancéreuses sans entraîner de résistance de la tumeur au traitement, et indépendamment de l'histoire génétique de ces cellules. Ainsi elle est adaptée à tous types de patients victimes de cancers. La méthode consiste à cibler puis à brûler les cellules cancéreuses. Pour cela, les chercheurs utilisent des nanoparticules d'or, qui sont capables de générer de la chaleur lorsqu'elles sont irradiées avec un laser infrarouge (effet photo-thermique), ce qui provoque la mort des cellules environnantes.

La technologie utilisée par Shen et ses collègues a été développée par Mauro Ferrari, docteur et président de l'institut de recherche du Methodist Hospital, et profite d'une absorption plus efficace de l'énergie émise par le laser grâce à un assemblage astucieux de nanoparticules. Ils utilisent des nanoparticules de silicium poreux dont la taille est de l'ordre de quelques centaines de nanomètres, et qui servent de vecteur. Au sein de leurs pores sont ajoutées des nanoparticules d'or creuses plus petites, et fonctionnalisées pour le traitement. Ainsi, les nanoparticules de silicium poreux s'intègrent dans les membranes des cellules, et libèrent les nanoparticules d'or directement dans les cellules ciblées. Ces dernières ont une double action : d'une part, elles brûlent les cellules environnantes par absorption du rayonnement laser adéquat, et d'autre part, elles peuvent aussi libérer dans le même temps des médicaments préalablement incorporés dans leur cavité.

Un gros intérêt de cet assemblage est qu'il est deux fois plus efficace pour conduire la chaleur que les nanoparticules d'or seules : en l'espace de 7min, le réchauffement atteint est de 20 degrés dans la solution environnante. Une explication proposée par Shen et son équipe serait l'établissement d'un couplage électromagnétique des particules d'or au sein du silicium poreux, rendu possible par la proximité des particules entre elles. De plus, le pic d'absorption de l'assemblage Silicium poreux/nanoparticules d'or creuses, par rapport à celui des nanoparticules d'or isolées, est décalé vers de plus grandes longueurs d'onde, ce qui permet d'atteindre des profondeurs plus importantes dans les tissus.

La technique a été testée avec succès sur des cellules cancéreuses de souris et d'humain in vitro, ainsi que sur des cellules cancéreuses de souris in vivo.

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