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L'Union européenne s'engage sur le climat et l'efficacité énergétique

L'Union européenne s'est solennellement engagée le 4 juillet à parvenir avant la fin de l'année à un accord permettant de réduire ses émissions de 30 % à l'horizon 2020 pour prendre les devants sur la scène mondiale. Réunis à Saint-Cloud, les ministres de l'Environnement et de l'Energie des Vingt-Sept ont fait un geste symbolique au début de la présidence française de l'UE. Ils ont apposé leur signature sur un immense globe terrestre en compagnie du prix Nobel de la paix Rajendra Pachauri qui, à la tête du Groupe international d'experts sur le climat (GIEC), a démontré en 2007 l'origine humaine du réchauffement climatique.

"L'impact se révèle bien plus grave que prévu", a déclaré ce dernier devant les ministres en expliquant qu'il restait sept ans pour agir avant 2015, année où les émissions polluantes devront atteindre leur pic, faute de quoi la fonte des glaciers et du Groenland pourrait faire monter le niveau des océans de sept mètres.

Les 27 états de l'Union se sont engagés à concrétiser avant la fin de l'année l'objectif d'une réduction de 20 % des émissions par rapport à 1990, voire 30 % en cas d'accord international, en imposant de nouvelles contraintes aux industries, en produisant au moins 20 % d'énergies renouvelables et en produisant 10 % de biocarburants.

Deuxième fait marquant de cette conférence, l'UE s'est également engagée à faire des économies d'énergie la priorité de sa stratégie, alors que l'objectif d'une amélioration de 20 % de l'efficacité énergétique grâce à l'isolation des bâtiments, à la réduction de la pollution des automobiles et aux ampoules basse tension n'était qu'indicatif. "L'efficacité énergétique est aujourd'hui la clé de voûte de la stratégie énergétique", a dit Borloo.

L'isolation des bâtiments, qui consomment 42 % de l'énergie en France, fera l'objet d'un effort particulier, tout comme l'éclairage public ou privé grâce à des ampoules à basse tension ou la conduite écologique, par exemple grâce à l'installation de mécanismes coupe-moteurs lorsque les voitures sont à l'arrêt.

En mars 2007, toute une série d'objectifs contraignants avaient été fixés, comme l'obligation d'utiliser en 2020 20 % d'énergies renouvelables et 10 % de biocarburants mais, en matière d'efficacité énergétique, il n'y avait qu'un engagement non contraignant de 20 %. Mais le partage du fardeau est difficile.

La Commission a proposé un mécanisme européen d'échange de permis de polluer (ETS) qui se fondera sur les secteurs industriels afin d'éviter les distorsions et à terme toutes les industries devront acheter aux enchères 100 % de leur CO2. Cette révision du système des quotas d'émissions de gaz à effet de serre, en donnant un prix à la tonne de CO2, vise à inciter les industriels à investir dans des technologies propres. Cette mise aux enchères des droits à polluer permettra de récolter quelque 55 milliards d'euros par an qui seront en partie utilisés pour financer les demandes de pays de l'Est pour mettre leur appareil productif à niveau.

Il faudra également résoudre le cas de certains secteurs "dévoreurs" d'énergie, comme l'acier ou les raffineries, qui risquent d'être laminés par la concurrence de pays moins vertueux qui gagneraient à ne pas jouer le jeu, puisque les entreprises européennes risquent de s'y délocaliser.

La France souhaite un mécanisme de taxation aux frontières des produits "sales" mais l'Allemagne préfèrerait octroyer des quotas "gratuits" aux entreprises polluantes européennes. Un compromis devra être trouvé sur cette question des "fuites de carbone". Enfin Jean Louis Borloo a ouvert un débat sur la réduction de la TVA pour les produits "verts".

L'UE devra également décider s'il y aura une directive générale rendant l'objectif contraignant pour l'efficacité énergétique ou des mesures secteur par secteur, comme pour le changement des ampoules électriques traditionnelles par des ampoules à basse tension. Le calendrier européen se superpose à un calendrier mondial lui-même serré. La conférence internationale de Poznan, en décembre 2008, constituera une étape-clé dans les négociations sur le changement climatique afin d'arriver à un accord fin 2009 à Copenhague.

Europa

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