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L’armée des robots marins débarque !

James Gosling veut mettre en réseau tous les océans du monde. Il est en train de créer une gigantesque flottille de robots capables de se déplacer sur les océans et de récupérer toutes sortes de données, des conditions climatiques à la présence d’hydrocarbures. A terme, ces données pourraient permettre de réduire considérablement les coûts des activités liées à la mer. Si le projet semble pour le moins ambitieux, il faut rappeler que James Gosling n’est autre que l’inventeur du Java, l’un des langages informatiques les plus utilisés au monde, et souligner que la société pour laquelle il travaille, Liquid Robotics, a investi un budget de 40 millions de dollars (30 millions d’euros) dans la mission océanographique.

Cette entreprise de la Silicon Valley produit le Wave Glider, un robot marin de la taille d’une planche de surf. Doté d’un système de propulsion utilisant le mouvement des vagues et équipé de deux panneaux solaires pour alimenter ses circuits, le Wave Glider traverse lentement les océans en enregistrant des données. Celles-ci sont d’abord stockées dans des puces électroniques à basse consommation, puis transmises par satellite ou téléphone portable à de puissants ordinateurs pour être analysées.

“Ce n’est vraiment pas facile de faire fonctionner un ordinateur au beau milieu de l’océan, mais c’est bien tout l’intérêt”, s’enthousiasme Gosling, responsable logiciel chez Liquid Robotics. “Les océans recouvrent les trois quarts de notre planète, et pourtant ils restent un mystère.”

L’entreprise espère pouvoir lancer des dizaines de milliers de robots marins capables d’opérer en réseau. Equipés de capteurs et de systèmes informatiques leur permettant de se diriger sur les océans, ils pourraient servir dans le cadre d’études s’étalant sur plusieurs années. Liquid Robotics a déjà vendu des Wave Gliders à l’agence américaine chargée de l’étude des océans et de l’atmosphère National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) pour un montant de plus de 100 000 dollars. Depuis 2009, l’entreprise a fabriqué près de soixante-dix robots, la plupart destinés à l’industrie pétrolière et aux scientifiques spécialistes des milieux marins. Elle en produit une quarantaine tous les trois mois.

D’autres sociétés, par exemple iRobot (société de robotique du Massachusetts, connue notamment pour ses robots aspirateurs Roomba), fabriquent également des robots marins équipés de capteurs (comme le Seaglider), mais ceux-ci servent davantage à réaliser des travaux sous-marins et ne sont pas destinés à fonctionner en réseau. Lorsque les Wave Gliders communiquent entre eux, ils peuvent appeler d’autres robots à les rejoindre pour accomplir une mission : mesurer l’étendue d’une marée noire ou d’une poussée d’algues, identifier certains courants marins pour alerter les bateaux, qui feront ainsi des économies de carburant, explique Gosling.

Pour cela, les robots devront également être capables de naviguer de manière autonome. Actuellement, les robots sont pilotés par groupes de dix ou quinze depuis la terre, une méthode que Gosling juge primitive. “Ce sont des outils qui datent de l’âge de pierre, souligne-t-il. Si un robot rencontre un bateau, il doit être capable de déguerpir tout seul.”

Il y a toutefois d’autres risques. Un robot a par exemple été attaqué par un requin et a perdu un capteur. Il a néanmoins réussi à revenir à sa base. En novembre, l’entreprise a lancé une grande campagne de sensibilisation en mettant à l’eau quatre robots pour une traversée du Pacifique. Deux robots mettront le cap sur Tokyo, les deux autres sur Sydney. Liquid Robotics mettra les données qu’ils collecteront à la disposition des internautes et récompensera celui qui en proposera l’utilisation la plus innovante.

Courrier International

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