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L'Antarctique aussi se réchauffe

Les températures ont augmenté en moyenne de 0,5° Celsius en Antarctique depuis les années 1950, selon une étude réalisée par des scientifiques américains à partir de relevés météorologiques au sol et d'autres données transmises par satellites. "Ce qu'on entend tout le temps, c'est que l'Antarctique se refroidit, or ce n'est pas le cas", explique Eric Steig, de l'Université de l'Etat de Washington, à Seattle, auteur principal de l'étude, publiée dans la revue Nature. La hausse moyenne des températures en Antarctique est "très compatible avec la moyenne mondiale", a-t-il dit.

Ceux qui contestent le rôle des activités humaines dans le réchauffement planétaire ont par le passé brandi des rapports faisant état d'un refroidissement du climat de l'Antarctique, à l'appui de leur position consistant à nier tout réchauffement.

Un refroidissement en certains endroits comme le pôle Sud et l'extension de la banquise d'hiver autour du continent masquent une tendance globale au réchauffement sur un continent plus grand que les Etats-Unis, où la moyenne des températures annuelles oscille autour de -50°. Les scientifiques écrivent dans Nature que la hausse des températures dans l'Antarctique est "difficile à expliquer" sans faire le lien avec l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre due aux activités humaines.

Jusqu'à présent, les scientifiques s'accordaient à dire que le réchauffement était circonscrit, en Antarctique, à la Péninsule antarctique, qui s'avance en direction de l'Amérique du Sud, où est située à la base scientifique britannique de Rothera. "La zone touchée par le réchauffement est bien plus importante que la seule Péninsule antarctique", écrivent les chercheurs dans Nature, en précisant qu'elle concerne l'ensemble de l'Antarctique Ouest.

La hausse des températures dans l'Ouest est, pour partie, compensée par un rafraîchissement automnal dans la partie est. Si la totalité des glaces de l'Antarctique fondait, le niveau moyen des mers du globe monterait de 57 mètres. Aussi, la fonte ne serait-ce que d'une petite partie de cette glace menacerait les Etats insulaires du Pacifique et de grandes métropoles côtières.

Depuis les années 1990, dix vastes plates-formes glaciaires au bord de la péninsule antarctique ont diminué voire se sont désintégrées. La plaque glaciaire Wilkins, dont la superficie a déjà diminué d'un tiers, est sur le point de se disloquer. Elle n'est maintenue en place que par un isthme de glace de 500 mètres de long, contre cent kilomètres dans les années 1950. L'étude publiée dans Nature a consisté à comparer les températures mesurées par les satellites au cours des 25 dernières années avec les relevés des 50 dernières années dans 42 stations météorologiques d'Antarctique, la plupart sur la côte.

Nature

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