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Le bambou, un procédé pour épurer l'eau sans déchet

Un bambou qui dépollue l'eau, sans produire le moindre déchet, est utilisé dans un nouveau procédé d'épuration présenté au salon international Pollutec, qui se tient à Lyon jusqu'à vendredi. Dans l'enchevêtrement des racines du bambou, une micro-faune (vers, petits coquillages) minéralise la pollution des eaux usées, qui est ensuite prélevée par la tige de la plante. Toute l'eau usée, répandue dans la bambouseraie, est ainsi absorbée. Le procédé d'épuration utilisant ces bambous, pour lequel la société Phytorem a déposé un brevet, peut être utilisé seul ou en complément d'autres systèmes d'épuration. Il a fait l'objet d'une expérimentation à Miramas (Bouches-du-Rhône) et plusieurs projets sont en cours, avec des collectivités, des propriétaires de caves vinicoles et d'industries agroalimentaires. Deux communes des Hautes-Alpes, Chorges et Prunières, se sont alliées pour construire une station d'épuration utilisant le procédé des filtres à roseaux (bacs étanches au fond desquels se développent des bactéries qui débarrassent l'eau de sa matière organique, et qui sont oxygénées par des roseaux).

Pour absorber l'eau rejetée par cette station, les deux communes ont décidé d'avoir recours aux bambous. Les autorités "nous ont donné comme impératif d'avoir un minimum de rejet et surtout en été", où un lac situé à proximité accueille des baigneurs, explique la présidente du syndicat intercommunal Chorges-Prunières, Sophie Rommens. La bambouseraie, dont la construction devrait commencer au printemps 2005, doit couvrir 6.400 m2 pour un coût de quelque 37.000 euros, précise-t-elle. Le procédé utilisant le bambou assainisseur a été validé par l'Agence de l'eau en novembre, ce qui permet aux clients d'obtenir des subventions. Cette technologie nécessite toutefois des surfaces suffisamment étendues pour accueillir une bambouseraie : il faut compter au moins un hectare pour deux mille habitants. Mais "c'est nettement moins que pour l'épandage ou le lagunage", précise Bernard Benayoun, PDG de Phytorem. L'épuration ne concerne pas encore toutes les pollutions, telles que les hydrocarbures, précise Véronique Arfi, responsable technique. Les bambouseraies ont un avantage esthétique sur les stations d'épuration classiques, souligne-t-elle. De plus, la technologie permet de recycler le bambou : une fois qu'elle a terminé sa croissance, la plante, qui peut atteindre jusqu'à 20 m, est moins performante pour dépolluer. Elle est alors coupée, et son bois peut ensuite servir à faire des lattes ou des panneaux.

AFP

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