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Un partie de la "masse manquante" de l'univers peut-être identifiée

De vastes nuages de gaz "sombre", qui avaient jusqu'ici échappé aux observations radio traditionnelles et qui pourraient constituer une partie de la "masse manquante" de notre galaxie, ont été découverts dans le voisinage du système solaire, annoncent trois chercheurs français. Dans la Voie lactée, ces nuages sombres constitueraient, estiment les scientifiques (du CEA, de l'Université Paris-VII et du CNRS), une masse totale au moins égale à celle de l'hydrogène moléculaire déjà répertorié.

Selon les modèles actuels, l'Univers, quelques milliards d'années après le Big-Bang, était constitué de matière sombre (ou noire), à hauteur de 25 %, d'énergie noire (ou énergie du vide), pour 70 %, et de matière normale (ou baryonique), pour 5 %. De cette matière baryonique, une petite part, estimée à 10 % du total, est vue dans les étoiles, les galaxies... Le reste constitue la "matière manquante", que les astrophysiciens recherchent - sans grand succès - depuis des décennies.

Les astronomes essaient de "voir" ces nuages en radio, dans l'infrarouge, en astronomie gamma. Isabelle Grenier et ses collègues ont combiné ces méthodes. En confrontant la carte des rayonnements gamma établie durant les années 1990 par un des instruments du satellite américain Compton-GRO (Gamma Ray Observatory), EGRET, aux autres sources de données existantes, ils ont ainsi découvert dans les système solaire d'amples nuages de gaz jusqu'ici ignorés.

Ces nuages sombres parsemés de poussières enveloppent tous les nuages moléculaires proches connus. Ils constituent une enveloppe intermédiaire, de 100 à 200 années-lumière d'épaisseur, entre les coeurs moléculaires denses, dans lesquels se forment les étoiles, et les réservoirs d'hydrogène atomique plus étendus.

L'équipe évalue la masse totale de ce gaz sombre dans le voisinage du système solaire à 180.000 fois la masse de notre étoile. Ce gaz, avance-t-elle, est probablement riche en hydrogène moléculaire et très froid, ce qui expliquerait pourquoi il n'avait pas été vu. Vu sa localisation et sa quantité, il représente une étape-clef dans l'évolution du milieu interstellaire et dans la structuration des futurs sites de formation d'étoiles. Au niveau de l'univers, Il pourrait contribuer largement à la matière manquante baryonique tant recherchée à la périphérie de la Voie lactée.

Science

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