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Nexcis, le photovoltaïque compétitif « made in France »

Sur un secteur extrêmement concurrentiel, dominé par les coûts, comment relancer une filière française compétitive ? Spin-off de l’IRDEP (Institut de Recherche et Développement pour l’énergie Photovoltaïque), Nexcis fait le pari de cellules de technologie CIGSe2 (cuivre, Galium, Indium, Séléniure) au prix du silicium cristallin. Une stratégie qui pourrait bien s’avérer gagnante.

Pour Olivier Kerrec - fondateur et Directeur de Nexcis – l’important « c’est d’avoir un bon procédé de fabrication pour développer des produits robustes et pas chers. » D’où ce choix d’une technique d’électro-dépôt de cuivre, d’indium et de gallium, couplé à un four de recuit sous atmosphère de sélénium et souffre. Ces matériaux déposés et encapsulés sur du verre forment des modules standards CIGSe2 qui atteignent, en moyenne, 10,5 % de conversion (énergie solaire/énergie électrique) et parfois même jusqu’à 12,3 %. Le standard actuel sur le marché du photovoltaïque approchant 14 %.

« Le premier challenge est d’amener au niveau industriel ce matériau semi-conducteur CIGSe2 et prouver qu’il peut atteindre de hauts rendements de conversion » souligne ainsi Olivier Kerrec. Avec un avantage économique notable : le procédé de fabrication éléctro-dépôt et four coûte bien moins cher que le procédé de co-évaporation des mêmes matériaux, sous vide, préféré par ses concurrents. De quoi expliquer, la présence aux-côtés de Nexcis d’industriels comme Solar Frontier (Japon) et St Gobain-Avancis (France).

En service depuis 2011 (dans d’anciens locaux de ST Microelectronics), la ligne de fabrication-pilote de Nexcis a déjà démontré qu’il est tout à fait possible de fabriquer une cellule CIGSe2 de qualité - homogène, avec de bons rendements de conversion, sur de grandes surfaces - via des procédés low cost. C’est-à-dire des dispositifs offrant une capacité de production très élevée malgré des investissements limités. « Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus confiants dans notre capacité de créer une rupture de coûts de production qui permette d’être compétitif par rapport à la concurrence actuelle, qui tourne autour d’un coût de production de 0,5 et 0,7 €/Watt. »

Soutenue par Oséo et l’Ademe, la politique de Recherche & Développement menée par la start-up devrait bientôt prendre un nouveau tournant. « Jusqu’ici, la bataille a été une bataille technique pour atteindre nos objectifs de performance. À présent, tout en poursuivant nos efforts techniques, le challenge est aussi d’ordre financier car nous devons lever les capitaux nécessaires au lancement du pilote de production industrielle et faire de cette réussite technologique une réussite commerciale. » Pour relever ce défi, Nexcis pourra s’appuyer sur l’expérience et les conseils de ses actionnaires IBM et EDF.

Cleantech

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