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Les Landes à la pointe de l'énergie solaire

Les Landes vont accueillir en 2011 la plus grande centrale photovoltaïque d'Europe. EDF Énergies nouvelles, filiale à 50 % du géant français spécialisée dans le solaire et l'éolien, vient de donner le coup d'envoi aux travaux préliminaires à la construction de cet équipement hors normes.Rapportée à une centrale nucléaire, la future ferme solaire de Losse, dans l'ouest du département landais, peut paraître d'une puissance modeste : sa capacité de production prévue est de 75 mégawatts, soit moins de 3 % de celle de la centrale nucléaire du Blayais. Mais cette quantité d'électricité équivaut tout de même aux besoins d'une population de 40 000 habitants.

Sa production nécessitera d'équiper en panneaux l'essentiel de la superficie cédée pour la circonstance par la Communauté de communes du Gabardan, et dont la dimension (317 hectares) équivaut à quelque 600 terrains de football. Comme le souligne David Augeix, responsable d'EDF Énergies nouvelles pour le Grand Sud, le département des Landes est moins ensoleillé que l'arc méditerranéen. Mais, du fait de son relief plat et de ses grands espaces, il offre un gisement intéressant. Plusieurs acteurs de la filière le prospectent assidûment. La Caisse des dépôts a par exemple monté un dossier en vue de la création d'une installation à Villeneuve-de-Marsan. Mais aucun des autres projets n'est comparable à celui-ci.

David Augeix explique la dimension de ce projet par la taille du terrain que la Communauté de communes lui a proposé (voir ci-dessous). Selon EDF Énergies nouvelles, les bois occupant une partie de cet espace étaient pour certains atteints du fomes, une maladie favorisée par la tempête de 1999. « C'est un foncier dont les enjeux environnementaux sont moindres qu'alentour », explique le directeur régional de la filiale d'EDF, qui indique qu'un reboisement d'une surface équivalente sera effectué en résineux et en feuillus sur le territoire de la Communauté.

Jointe à cette opportunité foncière, la possibilité de raccorder sans trop d'investissements le courant produit aux réseaux de haute tension avoisinants a achevé de convaincre l'entreprise de lancer à Losse le projet de tous les records. La future centrale devrait ainsi produire quelque 50 % de plus que la plus grande installation photovoltaïque d'Europe, qui se trouve au Portugal. Et sa puissance sera dix fois supérieure à celle de la plus grande ferme solaire française, située à Narbonne.

Pour ce faire, EDF Énergies nouvelles va mettre le paquet. En hors-d'oeuvre, elle va installer une première tranche de deux mégawatts, subventionnée par le Conseil régional d'Aquitaine, l'Ademe et les fonds européens du Feder. Sur cette première tranche, l'entreprise expérimentera à grande échelle une technologie innovante mise au point par la société girondine Exosun, et déjà testée à petite dimension sur la technopole Montesquieu de Martillac : les « trackers » (suiveurs solaires) visent à modifier l'orientation des panneaux au long de la journée, afin de suivre la course du soleil.

Au-delà de cette tranche expérimentale, la centrale de Losse devrait abriter une immense batterie de panneaux classiques, non orientables, dont la puissance totale s'élèvera à 74 mégawatts. Pour dégager cette puissance, il faudra installer pas moins de 1 020 000 modules photovoltaïques renfermant un semi-conducteur sur lequel les photons (énergie lumineuse du soleil) libéreront des électrons producteurs d'électricité.

À ce jour, la majorité des équipements de ce type utilisent comme semi-conducteur le silicium, mais compte tenu du coût croissant de cette matière, EDF Énergies nouvelles a opté pour une couche mince de tellurure de cadmium, déposée sur un substrat de verre. L'investissement nécessaire pour réaliser cette installation, qui sera assurée par le groupe spécialisé allemand Beck Energy, s'annonce particulièrement copieux. La dépense devrait dépasser 200 millions, voire frôler les 300.

SO

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