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L'homme est bien responsable de l'accumulation des gaz à effet de serre

Il y a plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère aujourd'hui qu'à aucun autre moment au cours des 650.000 dernières années, montre une nouvelle étude européenne, qui souligne le rôle de l'homme dans l'accumulation des gaz à effet de serre jugés responsables du réchauffement climatique. L'étude menée par le programme européen Epica (European Project for Ice Coring in Antarctica), a porté sur l'analyse de minuscules bulles d'air conservées dans la glace de l'Antarctique pendant des millénaires.

Cette étude, qui repose sur l'analyse de carottes de glace extraites des zones les plus hostiles de l'Antarctique, semble démontrer le rôle majeur de l'homme dans les récentes modifications du climat de la planète, objet de la conférence internationale qui s'est tenue à Montréal (Canada). Un groupe de scientifiques européens, dont des équipes du CEA et du CNRS français, a effectué sur le site de Dome Concordia (Dome C), dans l'est du continent blanc, le forage sur glace le plus profond jamais réalisé jusqu'ici.

Mené dans des conditions extrêmes, au milieu des blizzards et par des températures moyennes de l'ordre de -54°C, ce forage a permis de ramener à la surface des carottes de glace produites par l'accumulation de neige tombée il y a quelque 650.000 ans, bien avant l'apparition de l'homme moderne. L'analyse du gaz carbonique piégé dans ces carottes de 10 centimètres d'épaisseur n'a pas permis de retrouver des concentrations de C02 dans l'atmosphère comparables à celles d'aujourd'hui (380 ppm).

Les niveaux de gaz carbonique dans l'atmosphère ont commencé à s'accroître avec la révolution industrielle, avec l'utilisation à grande échelle du charbon comme source d'énergie. Au cours des dernières décennies, le rythme s'est accéléré avec l'industrialisation de nombreux pays et la multiplication des automobiles.

Avant les débuts de l'industrie, la concentration de CO2 ne dépassait pas 278 ppm. Ses niveaux d'aujourd'hui sont supérieurs de 27 % à leur niveau le plus haut des 650.000 dernières années, selon l'étude publiée dans le magazine scientifique américain Science.

Ces travaux remarquables promettent d'améliorer "de manière spectaculaire" notre compréhension sur le changement climatique, estime le spécialiste Edward Brook de l'université de l'Oregon, aux USA. Les taux de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz à effet de serre (GES), qui sont émis notamment par la combustion des énergies fossiles, sont passés de 280 parties par million (ppm) il y a deux siècles à 380 ppm aujourd'hui dans l'atmosphère, contribuant à un réchauffement progressif du climat.

La nouvelle étude réfute catégoriquement l'hypothèse avancée par certains selon laquelle la progression des GES serait le résultat d'un cycle naturel. Les chercheurs ont extrait des profondeurs de l'Antarctique de l'air remontant à 650.000 ans, ce qui permet une analyse directe de l'atmosphère de l'époque. Une précédente analyse des GES portait sur un échantillon datant de "seulement" 440.000 ans. Le taux de CO2 dans l'atmosphère, qui continue à grimper, est déjà plus élevé d'un quart par rapport à son niveau le plus haut durant tous ces millénaires, a souligné le directeur des recherches, Thomas Stocker, de l'université de Berne. "Nous ne sommes plus dans un cycle naturel aujourd'hui", assure-t-il.

En outre, l'augmentation actuelle du taux de CO2 se produit à un rythme beaucoup plus rapide "que tout ce que l'on peut observer dans les cycles naturels", poursuit M. Stocker. L'équipe de chercheurs, qui comprend des scientifiques français et allemands, a découvert des résultats similaires pour le méthane et d'autres GES.

BBC

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