Des chercheurs de l'Université d'Osaka, associés à l'AIST (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology), ont développé à partir de nanotubes de carbones, un capteur à très haute sensibilité qui pourra être utilisé lors d'analyses médicales. Comme dans d'autres capteurs dits "biologiques" ("biosensor" en anglais), lorsque la molécule cible se fixe sur un récepteur du capteur, cela induit un changement dans le courant qui passe à travers le récepteur. C'est ce changement qui va être détecté et analysé comme une "touche".
Alors que les capteurs traditionnels font appel à des transistors en silicium pour amplifier le signal reçu, le transistor de ce nouveau nano capteur est composé d'un simple nanotube de carbone placé entre deux électrodes. Les transistors faits à partir de nanotubes peuvent amplifier un signal de manière plus importante que les transistors "classiques", mais avec souvent une instabilité du signal fourni. En modifiant le processus de fabrication, le groupe de l'Université d'Osaka a permis de réduire l'instabilité à un millième de sa valeur initiale.
D'après les chercheurs, ce procédé permettrait de multiplier la sensibilité du capteur par un facteur 100 à 1000, ce qui permettrait de distinguer des protéines habituellement présentes en très faible quantité, comme le marqueur PSA (Prostate-Specific Antigen), présent en quantité de l'ordre de quelques nanogrammes par millilitre de sang, et qui augmente en cas d'hyperplasie bénigne de la prostate ou de cancer de la prostate. Sous réserve d'obtenir une grande quantité de nanotubes de carbone de taille identique, il serait alors possible de fabriquer une biopuce contenant près de 10 000 nanocapteurs sur 1 millimètre carré.