Les maladies de dégénérescence rétinienne provoquent la mort des cellules photoréceptrices de la rétine. Ceci entraîne une perte totale de la réponse à la lumière et aboutit à la cécité de la personne. Dans un article paru dans le journal Neuron, une équipe de l'école de médecine Wayne State de Detroit, Michigan, a testé la conversion des neurones internes de la rétine en des cellules photosensitives. Leur stratégie a consisté à transmettre l'information lumineuse aux rétines dépourvues de cônes et de bâtonnets, cellules habituellement responsables de la perception de la lumière via l'expression d'une protéine d'algues vertes. Les chercheurs, en utilisant un vecteur adeno-associated virus (AAV), ont fait exprimer la protéine channelrhodopsine (ChR2) dans la rétine des souris transgéniques dépourvues de bâtonnets et de cônes.
Ce traitement a permis une expression stable de la protéine ChR2 dans les neurones rétiniens. Les cellules modifiées encodent le signal lumineux et transmettent l'information au cortex visuel. Puisque les souris réagissent à un signal lumineux, on peut considérer que les souris ont recouvré une certaine forme de vue. Cette protéine membranaire est comparable à la bactériorhodopsine si bien qu'en présence de lumière, sa conformation change, permettant ainsi le mouvement d'ions à travers la membrane.