Nouveau bras de fer dans la procédure qui oppose depuis douze mois l'Institut Curie (Paris) à la firme nord-américaine Myriad Genetics à propos du test de prédisposition au cancer du sein et de l'ovaire lié à des mutations du gène BRCA1. L'Institut Curie, mais aussi l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif (1) contestent le monopole que voudrait imposer la firme de Salt Lake City sur le marché international. Après s'être opposés à un premier puis à un deuxième brevet, ils contestent une troisième licence délivrée par l'Office européen des brevets (OEB) de Munich. « La logique industrielle de Myriad Genetics, dont l'activité est surtout centrée sur le diagnostic, a pour objectif de couvrir l'ensemble des utilisations potentielles du gène BRCA1 », soutient l'Institut Curie. Cela a amené la société américaine à déposer des brevets complémentaires, sorte de dossiers gigognes allant du diagnostic à la thérapeutique, afin de tout bloquer de A à Z aussi bien au niveau de nouveaux tests de diagnostic que de la recherche de médicaments novateurs. Ce conflit avec Myriad pose un grave problème du fait du développement exponentiel des applications diagnostiques et thérapeutiques de la génétique. «Je ne suis pas hostile au principe des brevets, expose le président de l'Institut Curie, le professeur Claude Huriet. Mais des brevets trop larges peuvent être une entrave pour des pans entiers de la recherche en génétique qu'ils risquent de stériliser. Si les fonds publics pouvaient à eux seuls tout financer, la question ne se poserait pas. Mais comme on sait bien que ce n'est pas possible, il conviendra alors d'être très